Docteur Rayan et Mister Cherki: bon avec les Bleuets et inefficace avec Lyon, qui joue à Rennes dimanche (17H05), le cas du milieu offensif Rayan Cherki divise les amateurs de football lyonnais. 

A seulement 20 ans, Cherki, formé à l'OL, souvent surclassé chez les jeunes, a déjà connu quatre entraîneurs en professionnels: Rudi Garcia qui l'a lancé en Ligue 1 (huit minutes contre Dijon, le 19 octobre 2019), Peter Bosz, Laurent Blanc et Fabio Grosso...Sans s'imposer durablement.

Un mauvais signal lui a été envoyé cet été: le Paris Saint-Germain qui aurait proposé 30 millions d'euros pour un transfert dès le mercato d'hiver 2023 ne serait pas revenu à la charge.

Depuis, Bradley Barcola, né en 2002, a rejoint le PSG pour 50 M EUR, Castello Lukeba (21 ans) et Malo Gusto (20 ans) ont été transférés à Leipzig et Chelsea pour 35 M EUR et Cherki est toujours à Lyon où seul Laurent Blanc (octobre 2022-septembre 2023) a réellement cherché à lui faire confiance. 

En 2022-2023, l'espoir lyonnais a participé à 39 matches (4 buts, 6 passes décisives) et il en a débuté 25 (5 buts, 3 passes) avec l'ancien sélectionneur national avant d'être relégué sur le banc trois fois sur cinq par Grosso. 

Joueur offensif, bon dribbleur porté sur un individualisme qui agace, le joueur a forcément du déchet, qui pourrait être pardonné s'il était efficace.

Espoirs et Ligue 1 incomparables

Mais il ne l'est pas en Ligue 1 (0 but, 1 passe décisive cette saison) alors qu'il rayonne avec les Bleuets: il s'était illustré contre la modeste équipe de Chypre (9-0) à l'occasion de la dernière trêve internationale. De quoi semer le doute.

"Soyons honnête. Il est difficile de comparer les espoirs avec un match de L1", a tenu à tempérer, sur la chaîne L'Equipe, le sélectionneur de l'équipe de France U23, Thierry Henry, pour expliquer que Cherki puisse flamber dans sa catégorie d'âge et moins dans un football d'adultes.

Et surtout dans une formation lyonnaise à la dérive en championnat. 

"C'est un garçon pétri de qualités que d'autres n'ont pas mais qui ne fait pas toujours les efforts au bon moment, au bon endroit. Dieu sait qu'il faut se prendre la tête avec lui mais ce n'est pas un problème. Je me la prendrai avec lui parce que c'est un joueur de talent. On attend tous qu'il explose", avait dit Laurent Blanc. 

Statistiques insuffisantes

"A son poste, dans cette catégorie de joueur qu’il veut être, il doit être décisif. Tu peux avoir tout le talent que tu veux, à la sortie, les statistiques restent les statistiques. S’il marque des buts, on va commencer à le voir différemment", avait encore dit Blanc en février dernier.

"Rayan est un joueur important et particulier pour l’équipe, mais il n’est pas à l’aise dans tous les systèmes. Il l'est dès qu'on est dans le jeu et pas forcément en 4-3-3. Il a des qualités. On veut l’améliorer pour qu’il trouve sa place peu importe l'organisation. Même quand il joue en N.10, il doit chercher à aider l'équipe. On s'inquiète de cela et on cherche un système définitif pour travailler dessus et le pérenniser", a commenté Fabio Grosso, vendredi en conférence de presse.

Dimanche contre Metz (1-1), Rayan Cherki, remplaçant au coup d'envoi a réussi son entrée en étant impliqué sur l'égalisation signée Skelly Alvero.

De quoi lui garantir une place au coup d'envoi, à Rennes ? Pas sûr, car Fabio Grosso cherche encore à savoir si l'OL est plus ou moins fort avec ou sans Cherki. 

Le joueur devrait toutefois quitter Lyon au terme de cette saison, à un an de la fin de son contrat et encore plus en cas de relégation.