En panne de résultats depuis un mois, Toulouse traverse une période compliquée, sur le terrain comme en coulisses, avant la réception des redoutables Reds de Liverpool jeudi (18h45) à l'occasion de la 4e journée de Ligue Europa.

Surpris à domicile par Le Havre (2-1) le week-end dernier en Ligue 1, alors qu'il menait encore à la 83e minute, le TFC a gâché la fête des "Indians", son principal groupe de supporters, qui célébrait ses 30 ans en grande pompe au Stadium.

Cette troisième défaite consécutive -- et cinquième match de rang sans victoire -- a fait glisser les Toulousains à la 14e place au classement, avec un petit point d'avance seulement sur Metz, virtuel barragiste.

De quoi plomber l'ambiance avant de recevoir, à guichets fermés, l'ogre anglais de Liverpool, leader du groupe E de la Ligue Europa avec trois victoires en trois matches.

Etrillés 5-1 à Anfield il y a deux semaines, les Toulousains sont toujours en course pour la deuxième place. Leur avenir européen se jouera plus sûrement lors de la prochaine journée, le 30 novembre, face aux Belges de l'Union Saint-Gilloise, mais ils peuvent difficilement se permettre une nouvelle débâcle dans le contexte actuel.

"Ca ne peut pas être une période agréable, avec trois défaites d'affilée, mais c'est le moment de rester positif car cela va nous aider contre Liverpool", veut croire leur entraîneur Carles Martinez Novell, qui n'a remporté que trois des 14 matches disputés sous son mandat.

"Calme et travail"

Dans le viseur de certains supporters pour ses atermoiements tactiques et plus globalement la piètre qualité du jeu proposé, le jeune technicien catalan (39 ans) est pour l'instant toujours protégé par ses dirigeants. 

Mais pour avoir succédé à Philippe Montanier quelques semaines seulement après que ce dernier a gagné la Coupe de France, il est bien placé pour savoir que les décideurs toulousains font plus dans la data que dans les sentiments.

Des bruits récemment venus des Etats-Unis concernant une éventuelle vente du TFC par son propriétaire américain, le fonds d'investissement RedBird Capital, participent à la crispation générale.

Si on assure en interne qu'il ne s'agit que de rumeurs, on peut aussi y voir les premiers brouillards autour d'une direction qui vivait plutôt sur un petit nuage depuis deux ans, entre montée en L1 et Coupe de France remportée face à Nantes (5-1).

Les rancoeurs autour des départs conjugués de Montanier et de plusieurs joueurs cadres très appréciés (Branco Van den Boomen, Brecht Dejaegere et Maxime Dupé) ressortent parmi les supporters.

Sur les réseaux sociaux comme dans les travées du Stadium, le président Damien Comolli, qui avait promis "une meilleure équipe que la saison dernière", est de plus en plus sévèrement jugé pour ces choix.

La fameuse crise de croissance de ceux qui ont grandi trop vite? "Il faut se réfugier dans le calme et le travail", répond Martinez Novell. Chasser les idées noires et vite retrouver des couleurs. Fût-ce contre un sextuple vainqueur de la Ligue des champions.