En prenant tous les risques et avec un triplé de Benjamin Bourigeaud, Rennes a rêvé contre l'AC Milan (3-2), mais les expérimentés italiens, vainqueurs 3-0 à l'aller, n'ont jamais perdu le contrôle et se sont qualifiés, jeudi, pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa.

Dos au mur, les Bretons ont confirmé qu'ils ne craignent personne dans leur Roazhon Park à l'ambiance souvent assourdissante.

La tactique presque suicidaire, à laquelle l'écart concédé à l'aller les a contraints, exigeait cependant une perfection dans la mise en oeuvre et une part de réussite qui les a fui.

Dans l'histoire du club, il restera certes la déception de buter une nouvelle fois au stade des barrages, après la désillusion contre le Shakhtar Donetsk l'an dernier (1-2, 2-1, 4-5 t.a.b.).

Mais il restera surtout la furia d'une équipe qui, même rejointe deux fois au score, a mis tout son coeur et toute son énergie à gagner, ne serait-ce que pour l'honneur.

L'entraîneur Julien Stephan n'a pas hésité à adopter une tactique à très haut risque, alignant cinq joueurs offensifs et un seul récupérateur ce qui a obligé Warmed Omari et Arthur Theate à souvent défendre en un contre un.

De son côté, Milan avait aligné son équipe type, à l'exception de Luka Jovic, titularisé à la place d'Olivier Giroud en pointe car le Bosniaque, expulsé dimanche, lors de la défaite à Monza (2-4), ne pourra de toute façon pas être aligné lors du choc contre l'Atalanta Bergame en Serie A, ce week-end.

Pour avoir une chance mathématique de passer, la première condition était de marquer au moins trois buts.

Contrat rempli avec un triplé de Benjamin Bourigeaud, le dernier rescapé de la campagne de 2019 où les Rouge et Noir avaient atteint les huitièmes, avant de tomber les armes à la main contre Arsenal (3-1, 0-3).

Le milieu relayeur a fait rugir le stade sur une frappe croisée aux 18 mètres, la première cadrée pour les Bretons, qui a terminé dans le petit filet de Mike Maignan (1-0, 11e).

Peu et beaucoup

En seconde période, il a fait étalage de toute sa maîtrise en transformant deux pénalties, un pour une faute sur Martin Terrier (2-1, 54e) et un second pour une main milanaise sur une tête d'Arnaud Kalimuendo qui semblait prendre le chemin des filets (3-2, 67e).

Mais l'autre moitié du contrat, pour espérer avoir au moins droit à 30 minutes supplémentaires, aurait été de garder sa cage inviolée.

Et sur ce point, la défense rennaise a malheureusement failli.

Face à la deuxième meilleure attaque italienne, cela n'a, en soi, rien d'infamant, mais la manière dont les buts ont été concédés donnera des regrets.

Sur la première égalisation, Omari, sur la trajectoire du centre tendu de Theo Hernandez, a mystérieusement raté le ballon et Jovic, au second poteau, ne s'est pas fait prier pour le catapulter au fond de la tête (1-1, 22e).

Le second est encore plus regrettable, Omari ayant repris le ballon à Leao, avant que le Portugais ne le récupère à la faveur d'une mésentente entre le défenseur et Mandanda, pour marquer dans le but vide de près (2-2, 57e).

Au final, il aura manqué peu et beaucoup à ce Rennes-là pour faire vraiment vaciller l'ogre lombard, mais il est ressorti la tête haute d'une double confrontation très déséquilibré au départ.