Arrivé mardi à Marseille pour sauver ce qui peut encore l'être, Jean-Louis Gasset a travaillé "sur le psychologique" pour redonner confiance à un groupe atteint par les mauvais résultats, mais qui peut se donner un peu d'oxygène jeudi en barrage retour de Ligue Europe face au Shakhtar Donetsk.

Le match aller, il y a une semaine à Hambourg, avait été un bon résumé des difficultés de l'équipe de Gennaro Gattuso: deux buts inscrits par l'OM et deux égalisations ukrainiennes en moins de trois minutes, dont la dernière dans le temps additionnel, alors que Marseille semblait enfin tenir une victoire attendue depuis mi-décembre contre une équipe professionnelle.

Les joueurs et le coach avaient quitté l'Allemagne abattus et probablement résignés, ce qu'a confirmé la défaite de dimanche à Brest (1-0) puis le départ de Gattuso.

"Quand on prend des buts comme ceux qu'ils ont pris récemment, le système n'existe pas. Ce sont des erreurs individuelles, c'est mental. Ce sont des gens qu'il faut rassurer. Mon travail est parti comme ça", a expliqué mardi Jean-Louis Gasset lors de sa conférence de presse de présentation.

Tisane et citron

Gattuso disait ne pas avoir de solutions à ce problème mental. "Je ne suis pas préparateur mental, je n'ai pas fait d'études de psychologie. Je suis entraîneur de foot", expliquait l'Italien. "Le préparateur mental, c'est moi", a rétorqué Gasset, dans une première rupture avec les méthodes de son prédécesseur. 

"Il faut travailler sur le psychologique pour savoir pourquoi ils sont moins performants. Je leur ai déjà parlé. Je leur ai dit pourquoi j'étais là et ce que j'avais réussi avec des groupes moins forts. Je leur ai dit que le mental faisait 80% de la performance, que la vie était belle, qu'ils étaient pros, qu'ils gagnaient de l'argent et qu'ils étaient à l'OM", a ajouté l'ancien adjoint de Laurent Blanc au Paris SG et en équipe de France.

"Les joueurs ont été étonnés que je raconte à chacun une petite anecdote, que je les appelle par leur prénom, que je les connaisse. J'avais un petit truc pour chacun, a-t-il aussi rapporté. J'ai parlé, parlé, parlé... Il va me falloir de la tisane et du citron."

Ce sont les premiers remèdes mais le bon docteur Gasset n'a pas non plus oublié de réprimander un peu ses patients, les mettant face à leurs responsabilités.

"Il faut une prise de conscience. Je leur ai dit d'ouvrir les yeux. Sur la Une de L'Equipe, il y avait quatre entraineurs. Il vous en faut encore combien? Deux ou trois? Quand on est l'OM, on doit faire beaucoup plus", a-t-il prévenu.

Tout renverser

"C'est la confiance le maître mot, la communication. Des gens doivent prendre le leadership, emmener ceux qui doutent un peu plus haut. Des équipes qui se refont la santé en un mois, on a des exemples", a encore assuré le nouveau coach marseillais.

Mais l'OM n'a pas tout à fait un mois pour que les effets de la cure Gasset se fassent sentir. Dès jeudi, une qualification face au Shakhtar donnerait un peu d'air à une équipe qui ne sait plus gagner et qui jouera devant un public passablement énervé. Et dimanche, l'OM recevra Montpellier, à la lutte pour le maintien et relancé par un succès contre Metz.

Alors en dehors du mental et de la confiance, comment Gasset compte-t-il s'y prendre pour redresser l'OM? Pour les grandes réflexions tactiques, "c'est trop tôt".

"Il faut mettre les meilleurs joueurs dans les meilleures conditions et construire une équipe. Je vais jouer avec les forces de l'équipe, a-t-il simplement expliqué. À moi de trouver la bonne formule, les bonnes associations, les hommes qui vont réussir. En 72 heures, on peut tout renverser."