Il a choisi de partir à Zagreb puis à Leipzig mais est enfin en train de se révéler aux yeux de l'Espagne pendant ce Mondial-2022 : Dani Olmo, l'attaquant formé à Barcelone, sera encore un des hommes-clés de Luis Enrique contre le Japon, jeudi (20h00).

Titulaire lors des deux premiers matches de la Roja au Mondial-2022 contre le Costa Rica (7-0) et l'Allemagne (1-1), Dani Olmo, cheveux blonds coupés courts, a réussi à 24 ans une entrée fracassante pour sa première Coupe du monde.

Mercredi dernier contre le Costa Rica, à la 11e minute, il a amorcé un une-deux avec Gavi avant de se fendre d'un contrôle du bout du pied droit en pivot, pour se remettre face aux cages et ouvrir la marque devant Keylor Navas. 

Le 100e but de l'Espagne en Coupe du monde portera ainsi à jamais son sceau : Dani Olmo.

Fuir l'Espagne pour la séduire

Une entrée en force dans les livres d'histoire du football espagnol qui sonne comme une revanche.

Né à Terrassa (dans la même ville que l'entraîneur du FC Barcelone Xavi), Dani Olmo a commencé le football dans le club local, où son père était entraîneur, en D3 espagnole. Vite repéré, il rejoint à neuf ans l'Espanyol Barcelone, puis la Masia, le prestigieux centre de formation du Barca, l'année suivante.

Mais en juillet 2014, à seize ans, Olmo apprend qu'il n'entre pas dans les plans du club, et décide de tenter l'aventure à l'étranger. Il rejoint le Dinamo Zagreb et y gravit les échelons de l'équipe réserve jusqu'en équipe première, et le titre de joueur de l'année en Croatie en 2018.

Après cinq ans en Croatie, l'Europe le convoite, et le Barça se mord les lèvres. Il choisit de rejoindre la Bundesliga via le RB Leipzig en janvier 2020 pour environ 30 M d'EUR.

En parallèle, Olmo découvre la sélection espagnole chez les jeunes, avec les moins de 21 ans, où il rencontre Ferran Torres, Pedri et Eric Garcia, qui ont eux aussi franchi les paliers jusqu'à l'équipe première et le Mondial-2022.

"En sélection, je joue chaque match comme si c'était la première fois", a soufflé Olmo avant le coup d'envoi d'un Mondial qu'il a failli manquer.

"J'ai eu peur"

Le 3 septembre dernier, Olmo doit en effet quitter le terrain dès la 11e minute du match contre l'Eintracht Francfort (défaite 4-0). Les examens montrent qu'il souffre d'une rupture partielle du ligament interne du genou gauche.

"Sur le moment, j'ai eu peur de ne pas pouvoir aller au Mondial", a confié la semaine dernière celui qui évolue au poste de milieu de terrain offensif à Leipzig, mais plutôt comme ailier gauche avec la Roja. 

Il reste sur le carreau un mois et demi, et revient trois semaines avant la date de l'annonce de la liste de Luis Enrique pour le Qatar, avec notamment une frappe surpuissante le 5 novembre, sur le terrain d'Hoffenheim (69e) pour sceller le 3-1 et prouver au sélectionneur qu'il est revenu en forme.

"Quand le sélectionneur a donné la liste, j'étais stressé, oui. En plus, il a prononcé mon nom en avant-dernier, juste avant Ansu (Fati)", confiait Olmo dans un entretien au quotidien catalan Mundo Deportivo, le 21 novembre. 

Encore sous contrat avec Leipzig jusqu'en juin 2024, Olmo suscite déjà l'intérêt de plusieurs clubs de Liga. L'Atlético Madrid a tenté de l'enrôler cet été, sans succès, et le Barça, son ancien club, pourrait revenir à la charge prochainement.

En attendant, le grand blonc a un autre objectif : sceller la qualification de la Roja pour les huitièmes de finale.