L'attaquant de Monaco Wissam Ben Yedder après son tir au but arrêté par le gardien nantais Rémy Descamps, en Coupe de France, le 2 mars 2022 à La Beaujoire

Côté pile, des clubs ambitieux encore qualifiés en Europe et qui veulent y retourner la saison prochaine. Côté face, des résultats en dents de scie et le risque de tout perdre: le choc Marseille-Monaco de dimanche met aux prises deux équipes en équilibre précaire.

Lors des trois dernières journées, l'OM (2e) et l'ASM (10e) ont affronté Metz, Clermont et Troyes pour l'un, Lorient, Bordeaux et Reims pour l'autre. Et le bilan contre ces six formations du dernier tiers de tableau est accablant: l'OM a pris quatre points, Monaco deux seulement.

A Marseille, la qualité de jeu est en outre très incertaine actuellement. La question de l'utilisation de Milik, vrai N.9 souvent sacrifié au profit d'un système sans avant-centre qui met Payet au coeur de tout, a empoisonné les dernières semaines, qui ont aussi été celles d'une fragilité défensive nouvelle.

Monaco de son côté digère encore l'arrivée cet hiver de son nouvel entraîneur Philippe Clement, qui rappelle qu'il n'est là que "depuis huit semaines" et que son travail ne pourra pas être jugé "avant six mois".

En attendant, l'équipe de la Principauté n'est que 10e en championnat et a vu mercredi un premier objectif s'envoler avec l'élimination face à Nantes en demi-finale de la Coupe de France.

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Pourtant, c'est bien à un choc entre deux "gros" du championnat que plus de 55.000 spectateurs comptent assister dimanche soir au Vélodrome.

"C'est un match important, contre une grande équipe qui est préparée pour jouer la Ligue des Champions. Ca n'est pas un match décisif, pas la dernière opportunité. Mais on doit être à la hauteur d'un rival beaucoup plus fort que les deux précédents", a explique vendredi l'entraîneur marseillais Jorge Sampaoli, forcément frustré par la défaite contre Clermont (2-0) et le nul ramené de Troyes (1-1).

Après plusieurs semaines extrêmement denses, le technicien argentin a eu sept jours complets entre Troyes et Monaco pour reposer ses joueurs, "recharger les piles", puis travailler à "retrouver la meilleure version de l'OM".

"On a du mal à être protagonistes offensivement comme dans nos meilleures périodes. On doit revenir à ce moment offensif qui gênait l'adversaire. On doit trouver des solutions différentes et retrouver le meilleur OM, celui qui est protagoniste. On doit gagner et retrouver une équipe convaincante", a-t-il dit.

Pol Lirola pour sa part a insisté sur l'aspect défensif. "On a perdu des points à cause de cette perte de solidité. On doit redevenir cette équipe qui défend bien et qui défend ensemble", a jugé l'Espagnol.

- "Rien n'a changé" -

Mais c'est le paradoxe marseillais, l'Espagnol a aussi rappelé que l'OM était toujours qualifié en Ligue Europa Conférence et 2e en Ligue 1, avec la possibilité en cas de succès de repousser Monaco à 12 points, "un écart difficile à récupérer".

Bien sûr, Philippe Clement ne voit pas les choses de cette façon. "Il reste encore 12 matches, soit un tiers du championnat. Après les victoires à Lens (4-2 en Coupe), contre Lyon (2-0) et Amiens (2-0 en Coupe), tout le monde était enthousiaste. Rien n'a changé", assure le technicien belge.

Et les trois points pris en trois matchs de L1 ? L'élimination en Coupe ? "Sur les quatre derniers matchs, nous avons manqué de réussite. Cela aurait pu faire neuf points sur neuf et une qualification en finale. Ce n'est pas le cas mais chacun voit le bon travail des joueurs au quotidien", explique-t-il.

Clement croit donc à un retour vers le haut du tableau. Loué pour sa capacité à décupler la confiance de ses joueurs, il a encore utilisé ce même ressort psychologique.

"Je ne pense pas que Marseille soit plus fort. En ce moment, on manque juste de réussite. Mais on peut rivaliser avec n'importe qui", assure ainsi l'attaquant néerlandais Myron Boadu, buteur mercredi à Nantes.