Écarté l'été dernier par l'OGC Nice, moqué pour ses performances irrégulières à Anderlecht en Belgique, décrié en équipe nationale, le gardien du Danemark Kasper Schmeichel voit son statut remis en question à six mois de l'Euro-2024.

La critique la plus virulente est venue de Belgique, de la part de l'entraîneur du Standard de Liège, il y a dix jours avant le 'Clasico' entre son équipe et la formation bruxelloise. 

Dans une vidéo de causerie diffusée sur les réseaux sociaux, le technicien belge Carl Hoefkens dit à ses joueurs: "Prenez votre chance, frappez au but. Ce gardien n'arrive pas à se coucher jusqu'à ses poteaux. Placez la balle dans un coin. Ce sera but, c'est garanti".

"Ca ne se fait pas de viser l'homme de cette façon", s'est énervé l'entraîneur d'Anderlecht, Brian Riemer.

Cette moquerie résume à elle seule l'ensemble des reproches faits au fils du légendaire Peter Schmeichel depuis plusieurs mois. L'homme aux 99 sélections semble loin de son poids de forme, même s'il s'en défend, son jeu au pied est fébrile, et à 37 ans, sa capacité à se jeter au sol semble souffrir du poids des années.

Malgré sa bonne prestation dimanche face à Antwerp (1-1), le quotidien bruxellois La Dernière Heure faisait remarquer lundi matin qu'il n'avait toujours pas fait gagner de points, ou de matches, aux Mauves cette saison.

"Sporting Copenhague"

Or son arrivée mi-septembre à Anderlecht était accompagnée d'attentes importantes, en raison de son statut de champion d'Angleterre avec Leicester en 2016, et son aura de leader du Danemark, dont il défend les cages depuis dix ans.

La plus-value n'est pas au rendez-vous alors que le club belge avait fait l'acquisition début juillet du Français de Toulouse Maxime Dupé, très apprécié dans le vestiaire et dont les prestations avaient été convaincantes avant d'être évincé par la star Schmeichel.

De quoi faire gronder certains supporters, pour qui le portier scandinave bénéficie d'un statut de joueur protégé du simple fait de sa nationalité, très représentée au club.

En effet, le directeur sportif Jesper Fredberg, l'entraîneur Brian Riemer et plusieurs joueurs cadres (Kasper Dolberg, Thomas Delaney, Anders Dreyer) sont tous Danois, au point que le Sporting d'Anderlecht est parfois qualifié de "Sporting Copenhague".

"Gardien N.1 ?"

Les problèmes de Schmeichel ne se limitent pas à ses prestations en club, déjà décevantes la saison passée en Ligue 1 à Nice.

En équipe nationale aussi, malgré ses 99 capes et l'image sympathique qu'il véhicule, ses dernières sorties suscitent débats et surtout inquiétudes à l'approche du prochain Euro, en juin 2024.

Particulièrement fébrile lors des derniers matches de qualification face à Saint-Marin et surtout l'Irlande du Nord, le gardien a vu les journaux de son pays lui tomber sur le dos.

"Est-ce vraiment notre gardien numéro 1 ?", s'est interrogé le quotidien Berlingske.

"Il a effectivement été fort critiqué au Danemark, notamment après son but encaissé et la défaite contre l'Irlande du Nord (2-0, NDLR). Il n'est plus aussi sûr qu'avant", constate l'ancien international Henrik Andersen.

"Ce qui le sauve, c’est qu'il n'y a pas d'autre gardien indiscutable en sélection. Il est un peu protégé par le sélectionneur vu son palmarès et compte tenu de ce qu'il a fait pour le Danemark. Mais il devra élever son niveau s'il veut jouer l'Euro", ajoute le champion d'Europe 1992.

"J'ai fait l'objet de critiques ? Je l'ignorais. Je n'ai pas souvenir d'avoir concédé des buts que j'aurais pu éviter. J'ai d'autres choses à faire que lire les médias", a-t-il répondu, en évacuant le sujet.

Pas sûr qu'il puisse encore longtemps faire la sourde oreille.