Salma Paralluelo aurait pu faire carrière dans l'athlétisme,mais la jeune Espagnole de 19 ans a choisi le football pour mettre à profit sa pointe de vitesse, qui a porté la Roja aux portes du dernier carré du Mondial féminin.

En cas de succès contre les Pays-Bas, vendredi à Wellington (03h00/01h00 GMT), l'Espagne, nation émergente du football féminin, disputera sa première demi-finale de Coupe du monde, en trois participations.

Si la double Ballon d'or en titre Alexia Putellas occupe le haut de l'affiche, les performances de Paralluelo, sa coéquipière à Barcelone, ne sont pas étrangères au bon parcours des Ibériques.

La gauchère, qui a débuté comme titulaire les quatre matches disputés jusque-là, a brillé lors du huitième de finale contre la Suisse (5-1): ses courses et ses centres ont contribué au festival offensif de son équipe, l'une des meilleures attaques de la compétition.

La bonne entente de Paralluelo avec ses deux consoeurs de la ligne de front, Jennifer Hermoso et Esther Gonzalez, a permis au sélectionneur Jorge Vilda de varier les combinaisons.

"Salma est inarrêtable", a reconnu Gonzalez.

"Elle est unique. C'est un profil rare, qui vient de l'athlétisme, elle a beaucoup de qualités avec son pied gauche et sa très bonne frappe", l'a décrite sa coéquipière Aitana Bonmati, qui la côtoie également au Barça, avant le tournoi.

La native de Saragosse a grandi un pied sur le terrain de football, un autre sur les pistes d'athlétisme, où elle excellait dans les catégories de jeunes.

Palmarès bien rempli

Championne nationale du 300 mètres, du triple saut, du 60 mètres haies et du 300 mètres haies, Paralluelo n'a choisi de se consacrer sérieusement au football qu'à l'âge de 16 ans, après des blessures qui ont remis en doute ses plans menés à 1.000 à l'heure.

"J'ai commencé les deux sports à sept ans. Au début, c'était pour m'amuser. En grandissant, je me suis aperçue peu à peu que je gagnais en puissance", a-t-elle déclaré dans un entretien au média de la Fifa.

"Pour aspirer à de grandes choses, on doit s'impliquer à fond dans un sport", a-t-elle assuré.

Sous le maillot de la sélection, elle n'a pas perdu de temps pour ouvrir son palmarès: championne du monde et championne d'Europe avec les moins de 17 ans, elle a remporté la Coupe du monde des moins de 20 ans l'an dernier au Costa Rica.

Paralluelo a inscrit un doublé en finale contre les Japonaises, qu'elle pourrait retrouver en demi-finale du Mondial des "grandes".

Transférée à Barcelone le même été, depuis Villarreal, elle a également remporté le Championnat et la Ligue des champions dès sa première saison chez le mastodonte catalan.

Son succès inspire une Roja venue en Océanie pour bousculer l'ordre établi. A l'image du Barça, qui s'est fait une place au milieu de ses rivales anglaises, françaises ou allemandes, les Espagnoles espèrent frapper un grand coup au Mondial.

L'élimination précoce des Etats-Unis, de l'Allemagne et du Brésil a peut-être dégagé la voie, mais leurs adversaires néerlandaises en quarts partagent les mêmes ambitions et la même profondeur d'effectif.

"La sélection espagnole a une équipe avec les 23 meilleures joueuses du monde", a affirmé le sélectionneur Vilda.