L'entraîneur monégasque Niko Kovac au stade Louis II de Monaco le 6 aôut 2021.

Monaco va disputer mardi soir, lors du 3e tour préliminaire retour de Ligue des champions contre le Sparta Prague (aller: 2-0), son troisième match en huit jours, et l'entraîneur Niko Kovac doit assurer à la fois une qualification et la gestion de l'effectif au cours d'un mois d'août fou.

Gérer égos et état de forme

Kevin Volland et Wissam Ben Yedder, mais aussi Aleksandr Golovin et Guillermo Maripan, revenus très tardivement de l'Euro et de la Copa America, ne sont pas encore à leur pic de forme. Surtout le Français, qui a toujours besoin de temps pour l'atteindre. Mais il est aussi international, capitaine et entend systématiquement débuter.

Contre Nantes, il était remplaçant. Mais Kovac sait manager son meilleur buteur: "Il n'était pas frustré, il savait qu'il n'était pas à 100%, a-t-il assuré après la rencontre. On a une bonne équipe. Il le sait. On aura beaucoup de matches cette saison."

Contre Prague, WBY sera titulaire. La qualification est obligatoire et il est le leader technique de son équipe. De plus, l'attaquant Myron Boadu, titulaire surprise contre Nantes après un seul entraînement collectif, et le milieu Jean Lucas ne sont pas qualifiés pour la rencontre.

Gérer égos et niveau individuel

Même si le groupe monégasque est majoritairement composé de jeunes joueurs, certains cadres sont presque des vétérans. Le plus connu et titré d'entre eux est évidemment Cesc Fabregas.

Entré en jeu à l'aller, le Catalan, qui a effectué toute la préparation, est resté sur le banc contre Nantes. Même s'il sait qu'il n'est désormais qu'un joueur de complément et que sa parfaite vision du jeu ne lui permet plus d'avoir ce temps d'avance qui a toujours fait sa force, il est important dans les vestiaires. Et Kovac ne peut s'en défaire brutalement.

La situation de Djibril Sidibé, autre champion du monde que les plus jeunes surnomment "Tonton", offre certaines similitudes. Comme Fabregas, il est en fin de contrat en juin. Il n'a disputé que huit minutes contre Nantes. Et un possible départ a même été évoqué.

"Oui, il y a des égos à gérer, reconnaît Kovac. J'aime le faire. Avec moi, la performance est primordiale. Si elle est assez bonne, il y a une possibilité de jouer. Chacun doit montrer qu'il est meilleur. La compétition est avec les équipes adverses mais aussi en interne au groupe. Les noms ne sont pas importants pour moi. Il faut montrer qu'on mérite de jouer."

Gérer groupe et résultats

Les objectifs monégasques sont simples mais élevés: se qualifier pour la Ligue des champions dès la fin août. Et aussi, bien démarrer en championnat afin de ne pas avoir à combler un important retard en fin de saison. 

Ce fut déjà le cas de janvier à mai dernier grâce à une belle série de victoires. Mais il n'est pas certain que le groupe de Kovac ait la capacité de réitérer la performance cette saison.

Aussi l'entraîneur monégasque est face à un dilemme. Faire tourner son onze de départ afin de ménager les organismes en ce début de saison, quitte à ce que l'équipe soit moins performante. Ou aligner son équipe-type le plus longtemps possible.

Le Croate, dont le groupe est très étoffé (31 joueurs dont 4 gardiens), a choisi la première orientation. Mais il reconnait qu'il "y a beaucoup de joueurs", que le club "veut réduire un peu ce groupe riche" et que "certains vont partir".

"Le niveau est plus fort que la saison dernière, indique le Portugais Gelson Martins. On est plus nombreux. Il faut lutter, travailler dur pour gagner sa place."

Kovac peut ainsi garder tous le monde sous pression. Et espérer gagner son marathon estival...