L'attaquant bosnien de la Roma Edin Dzeko lors d'un match contre la Sampdoria, le 3 janvier 2021 à Rome

Edin Dzeko avait un pied dehors mais il est finalement toujours là, une fois le mercato terminé. A la Roma, le film a un air de déjà vu pour l'attaquant bosnien, contraint d'aplanir les angles avec son entraîneur pour retrouver son rang.

Après les tensions en interne avec le coach Paulo Fonseca et l'attente vaine d'un éventuel nouveau club, la semaine a été celle de la réconciliation.

Dzeko s'entraîne à nouveau avec ses partenaires et il figure dans le groupe convoqué pour le déplacement à Turin pour défendre samedi (17H00 GMT) la troisième place de la Roma face à la Juventus (4e à un point, avec un match en moins) lors de la 21e journée de Serie A. 

Même s'il ne sera probablement que remplaçant et s'est vu retirer, pour le moment, le brassard de capitaine, le Bosnien a affiché son soulagement cette semaine après avoir dû suivre en spectateur dans les tribunes du Stadio Olimpico les deux derniers matches gagnés sans lui contre la Spezia (4-3) et l'Hellas Vérone (3-1).

A l'origine de la rupture: la piteuse élimination en Coupe d'Italie le 19 janvier contre cette même Spezia, lors d'une soirée noire où la Roma avait perdu sur le terrain (2-4 a.p.) puis... sur tapis vert pour avoir fait six changements au lieu des cinq autorisés.

- Fonseca renforcé -

Une altercation avec Paulo Fonseca dans les couloirs après le match puis de nouveau le lendemain au centre d'entraînement aurait conduit à cette décision radicale, selon des indiscrétions de la presse italienne. L'absence avait officiellement été justifiée par un problème physique du Bosnien, lequel avait toutefois continué à s'entraîner à part.

Fonseca espérait peut-être voir Dzeko trouver un club au mercato mais la seule touche - un éventuel échange avec l'attaquant chilien de l'Inter Milan Alexis Sanchez - est restée très superficielle. 

Et Dzeko, sous contrat jusqu'en juin 2022, est donc resté. Comme en 2019 malgré le fort intérêt de l'Inter Milan. Comme en septembre dernier après avoir été tout près de s'envoler pour la Juventus.

A bientôt 35 ans (à la mi-mars), le désormais ex-capitaine doit donc de nouveau convaincre qu'il est prêt à replonger dans le projet giallorosso et se remettre au service d'un collectif qui, en son absence, a fait preuve de caractère pour se redresser sous les ordres de Fonseca. Un entraîneur renforcé par son choix fort et payant. 

- Pellegrini nouveau capitaine - 

"L'équipe démontre qu'elle ne dépend pas d'un seul joueur. Nous avons une identité (...). Je pense que la qualité première de cette équipe est le groupe", a estimé le week-end dernier le technicien portugais, qui a bénéficié cette semaine du soutien appuyé de sa direction qui l'a confirmé "leader du projet sportif, dans le futur proche et à moyen terme". 

Sur le terrain, l'Espagnol Borja Mayoral a profité de la mise à l'écart de Dzeko pour se mettre en valeur. L'attaquant de 23 ans, prêté par le Real Madrid, a signé trois buts lors des deux derniers matches. Toutes compétitions confondues, il en est à neuf (3 en Ligue Europa, 6 en Serie A), contre huit pour Dzeko.  

Difficile néanmoins de ne pas imaginer le Bosnien et la Roma trouver un terrain d'entente au nom l'intérêt supérieur du club, dont l'objectif affiché est le Top 4, synonyme de qualification en Ligue des champions.

"Tout le monde connaît les qualités de Edin. Il a une grande personnalité, il va trouver le moyen de revenir et d'être de nouveau important", a assuré l'attaquant Stephan El Shaarawy, qui vient de revenir à la Roma. 

Il va falloir pour cela retrouver beaucoup de choses, à commencer par une place de titulaire et le chemin du but. Et peut-être seulement ensuite le brassard de capitaine, pour le moment attribué à son ami Lorenzo Pellegrini. Ce dernier étant suspendu samedi, ce sera Bryan Cristante le capitaine contre la Juve.