Les défenseurs niçois Jean-Clair Todibo et Dante à l'issue du match disputé à l'Allianz Riviera, le 19 septembre 2021

Le jeune talent canalisé et le grand ancien retrouvé: à Nice, Jean-Clair Todibo (21 ans) et Dante (38 ans) forment une des meilleures charnières de France, qui passera à l'épreuve du Paris SG et de son effrayant pouvoir offensif lundi en huitième de finale de la Coupe de France.

Il y a deux mois, en championnat, Nice et son duo de derrière avaient bien tenu au Parc des Princes (0-0). Mais c'est dès leurs premiers matches joués ensemble, lors du retour en juillet de l'inoxydable Brésilien après une grave blessure au genou gauche, que Dante et Todibo se sont trouvés.

"Surpris par leur entente rapide ? Déjà, il y a beaucoup de travail. Mais sans les connaître, juste en les regardant, j'étais convaincu du bon fonctionnement de leur association", a raconté cette semaine leur entraîneur Christophe Galtier, qui a bâti autour d'eux la deuxième meilleure défense de L1.

Mais avec le jeune et talentueux Todibo, Galtier a tout de même dû faire preuve d'autorité. Quelques fantaisies techniques de l'ancien Toulousain, très à l'aise avec le ballon, avaient amené le technicien à le recadrer.

- "Veiller au grain" avec Todibo -

"A ce poste, il faut être intransigeant et d'une rigueur incroyable. Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas continuer de tenter le coup du foulard, une roulette, des petits ponts dans sa surface", avait expliqué Galtier.

De son côté, s'il a pu un temps être vexé par les remarques de son coach, Todibo a compris le message et a corrigé sa vision de son poste. Il y a gagné en fiabilité et efficacité, même s'il reste perfectible au plan de la concentration et de la qualité de relance.

Et Galtier ne le quitte pas des yeux. "Je suis devant, derrière lui, révélait-il la semaine dernière. Il faut veiller au grain mais il a mûri et progressé. Il est très à l'écoute. Il a quitté Toulouse très jeune pour aller dans des grands clubs où il a peu joué. Depuis son arrivée à Nice, il enchaîne les matches."

Dans ce cadre, l'expérience de Dante est évidemment précieuse. "Il échange beaucoup avec +JiCé+, comme avec Flavius Daniliuc et tous les autres jeunes de l'effectif. Il est aussi un parfait relais de l'entraîneur", a confirmé Galtier.

- "Histoire d'amour" -

Le jeune défenseur français, relancé à Nice après des expériences ratées à Barcelone, Schalke 04 et Benfica, sait ce qu'il doit à son aîné, revenu à très haut niveau malgré sa blessure en novembre 2020.

"C'est l'expérience et la sagesse. Dante, il faut le respecter. Il a tout gagné. On n'a pas besoin de parler longtemps. Il ne va peut-être pas très vite, mais je n'ai pas vu beaucoup d'attaquants le prendre de vitesse", a-t-il dit.

Juste après sa blessure, le club azuréen avait prolongé le contrat du Brésilien, preuve de la confiance qui lui est accordée et de son importance dans le groupe.

Le nouvel accord arrive à échéance en juin et si une nouvelle prolongation n'est pas officiellement actée, elle est, comme le dit Galtier, dans la logique de "son histoire d'amour avec le club, la ville et les supporters".

Lors de la récente présentation de Jordan Amavi, le directeur du football Julien Fournier avait lui aussi confirmé que l'histoire avec Dante était particulière.

"En 2016, à son arrivée, il ne s'agissait que d'une classique discussion pour engagement. Nous n'en sommes plus là et nous ne nous posons plus la question contractuelle. Il sait comme nous ce que nous avons envie de faire ensemble. C'est un garçon qui restera plusieurs années avec nous."