Dernier de Ligue 1 avec une seule victoire en quatorze journées, Lyon, qui reçoit Toulouse dimanche (17h05), a 50 millions d'euros à miser sur un mercato hivernal ambitieux pour éviter la relégation, mais risque d'être rattrapé par la réalité du marché.

"En janvier, nous n'aurons aucune limite en matière de gouvernance sur notre capacité à renforcer l'équipe", avait souligné dès le 1er octobre John Textor auprès des ultras pour calmer leur colère, après la défaite à Reims (2-0).

Certes, si la masse salariale et les indemnités de mutations restent surveillées, l'Olympique lyonnais a tout de même retrouvé une "souplesse budgétaire dans l'encadrement de la DNCG, avec un nouveau budget revu à la hausse". Un bol d'air, alors que cet été, l'organe de régulation avait contraint le recrutement de Lyon par des mesures identiques mais avec bien moins de latitude.

Aux deux derniers mercato, Lyon a brûlé au total 22 millions d'euros pour le Brésilien Jeffinho et du Suédois Amin Sarr, deux attaquants très décevants. Comment rattraper ce qui a été mal fait dans un marché destiné à opérer des ajustements avec des joueurs souvent en échec et à relancer sur des effectifs mal configurés? Et à l'OL, il y a des manques partout. 

Lyon attendu

Plusieurs acteurs du marché sont dubitatifs et voient surtout dans cette communication de la direction des effets d'annonces. 

"Quels joueurs vont vouloir venir et quels sont ceux qui pourront partir ? Qui veut de (Ainsley) Maitland-Niles et (Paul) Akouokou ? Certains ont de très bonnes conditions" salariales, s'inquiète l'un d'entre eux, estimant aussi "une grosse erreur d'annoncer le montant de l'enveloppe de recrutement de 50 millions d'euros".

"Du coup, Lyon va être attendu et cela va faire monter les prix", assure-t-il en évoquant les profils qu'il faut viser.

"Plutôt des Français connaissant la lutte pour le maintien et la Ligue 1 pour être prêt tout de suite, sinon tu vas dans le mur", estime-t-il.

"Mais vu la situation, tu n'auras que du deuxième choix. L'OL a-t-il vraiment les moyens pour le marché anglais, toujours très cher ?" s'interroge cette même source.

Le défenseur Dejan Lovren a prévenu vendredi: la porte est "ouverte à n'importe quel joueur qui viendra pour nous renforcer, mais elle l'est aussi à ceux qui ne sont pas contents ou qui ne sont pas bien ici". 

"Et si tu ne parviens pas à vendre, il y aura trop de joueurs et quelle sera l'ambiance dans le groupe?" interpelle de son côté Frédéric Guerra, agent licencié, estimant que "50 millions d'euros, c'est même presque trop".

"Il faut recruter un vrai demi défensif et un attaquant de pointe qui a encore envie", avance-t-il aussi.

Quoiqu'il en soit, les trois dernières journées de championnat avant la trêve sont cruciales pour le maintien et auront une incidence sur les discussions. Il faut impérativement gagner à domicile contre Toulouse puis Nantes, le 20 décembre.

Et l'entraîneur?

Sans oublier le choix de l'entraîneur qui va influencer le recrutement. 

Actuellement sur le banc, Pierre Sage, présenté initialement comme intérimaire, dit "ne pas être consulté".

"Ce n'est pas à moi de construire le futur, c'est aux dirigeants", a répondu en conférence de presse le technicien, qui serait le plus conciliant sur les orientations portées par Textor, David Friio, nouveau directeur sportif, et Matthieu Louis-Jean, le recruteur en chef.

Car, cité parmi les postulants au poste d'entraîneur, l'Argentin Jorge Sampaoli aura des exigences peut-être incompatibles avec l'enveloppe de l'Olympique lyonnais, au delà du fait qu'il ne correspond guère à l'identité du club.

"Bruno Genesio a le club gravé sur le coeur et me paraît avoir les mots pour fédérer aussi bien l'effectif que le club et instaurer de la confiance", juge en revanche Frédéric Guerra. L'enfant de l'OL pourrait-il revenir en sauveur?