En manque de réussite depuis le Mondial-2022 et incapable de s'imposer en équipe de France, Randal Kolo Muani s'est libéré sous le maillot bleu et a enfin marqué des points en trouvant l'ouverture contre la Grèce (2-2), samedi à Athènes. 

Certes, cet ultime match des qualifications de l'Euro-2024 était dénué d'enjeu, les vice-champions du monde étant déjà qualifiés pour la phase finale (14 juin - 14 juillet en Allemagne) et assurés d'avoir un statut de tête de série. Mais pour l'attaquant du PSG, il revêtait une importance capitale.

"RKM" n'a pas manqué son rendez-vous, terminant 2023 sur une note positive après avoir souvent erré en sélection cette année. Avant de se rendre en Grèce, Kolo Muani était resté muet lors de ses sept apparitions, dont 5 en tant que titulaire après la coupe du monde. Le débat sur sa légitimité était logiquement ouvert. 

L'ancien Nantais commençait même à sentir la menace de Marcus Thuram, auteur de deux buts depuis septembre et très efficace avec son nouveau club, l'Inter Milan alors que l'inusable Olivier Giroud continue lui de faire de la résistance à 37 ans. 

Autant dire qu'il jouait très gros dans l'Opap Arena, l'enceinte habituelle de l'AEK Athènes. Mais le joueur de 24 ans a su répondre présent en inscrivant son 2e but en 13 capes, le premier depuis la demi-finale du Mondial-2022 face au Maroc (2-0). 

La confiance de Deschamps

Aligné côté gauche en l'absence de la star et capitaine Kylian Mbappé, remplaçant au coup d'envoi, Kolo Muani a eu des difficultés à rentrer dans sa partie, sa faible activité contrastant avec celle d'Ousmane Dembélé à droite. Dans l'incapacité de faire la différence et de se défaire du marquage de son adversaire direct, Konstantinos Mavropanos, il a même subi l'affront d'un petit pont à la 25e minute de la part du défenseur grec. 

Mais son match a fini par basculer à la 42e minute avec une ouverture du score digne d'un pur avant-centre, un tir croisé puissant et imparable côté droit après une belle déviation d'Olivier Giroud, servi par Youssouf Fofana. 

De quoi donner raison à Didier Deschamps, qui a cependant sorti le Parisien à la 63e minute pour le ménager avant le choc de Ligue 1 vendredi contre Monaco. Le sélectionneur n'a jamais cessé de faire confiance à Kolo Muani, malgré les critiques et des prestations ternes aussi bien en bleu qu'au PSG (3 buts toutes compétitions confondues en 11 rencontres), qu'il a rejoint l'été dernier juste avant la fin du mercato en provenance de Francfort contre 90 millions d'euros. 

"Il peut améliorer son jeu dos au but, en efficacité, mais dans la générosité il fait beaucoup. N'oubliez pas d'où il vient, avant la Coupe du monde, beaucoup d'entre vous (les journalistes, ndlr) disaient: +Pourquoi il prend Kolo Muani?+ Et il n'a pas été loin d'être décisif", avait expliqué Deschamps durant le rassemblement.

L'attaquant du PSG a justement semblé longtemps hanté par son duel perdu face au gardien argentin Emiliano Martinez dans les dernières secondes de la finale de la Coupe du monde. Son but va peut-être constituer le tournant qu'il attendait et sonne comme une délivrance pour un joueur jusqu'ici victime d'un sérieux blocage psychologique en équipe de France.