L'attaquant de Reims, Nathanaël Mbuku, fête un but lors d'un match de Ligue 1 Montpellier, le 25 octobre 2020

Après une saison d'apprentissage, le jeune ailier Nathanaël Mbuku est devenu un titulaire indiscutable de Reims. Symbole de la politique de recrutement du club, le Rémois, buteur lors des deux derniers matches, espère réaliser la passe de trois face à Monaco, dimanche (17h05).

En difficulté offensivement ces dernières saisons, le Stade de Reims va boucler celle-ci en dépassant les 40 buts, notamment grâce à son attaquant vedette Boulaye Dia (14 réalisations). Mais quand l'international sénégalais est en panne d'inspiration, il peut compter sur le jeune Mbuku (19 ans) pour le suppléer, comme ce fut le cas face à Marseille (1-3) et Nîmes (2-2).

"C'est un garçon qui a beaucoup progressé et a su conserver sa fraîcheur et son enthousiasme, analyse son entraîneur David Guion. En plus, il commence à être efficace, on l'a vu contre Marseille et Nîmes." 

Il s'agissait des troisième et quatrième buts de la saison de Mbuku qui s'est installé comme un titulaire indiscutable sur le flanc droit de l'attaque rémoise, avec déjà 25 titularisations.

La saison passée pourtant, le natif de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) était officiellement un joueur du groupe Pro 2, la réserve qui évolue en National 2, ce qui n'a pas empêché l'entraîneur des pros de lui accorder rapidement sa confiance.

En août 2019, à seulement 17 ans et 4 mois, il a fait ses débuts en L1 face à Marseille, puis glané trois titularisations au gré de la saison. En parallèle, l'attaquant a terminé troisième du Mondial des moins de 17 ans avec l'équipe de France, au Brésil, en recevant même le Soulier d'argent (5 buts en 6 matches) des mains de Ronaldo.

"À son arrivée, il y a eu un effet de foule. J'étais surpris et impressionné car il est costaud !, s'amuse le jeune Rémois. Quand il m'a remis le trophée, c'était magique, j'avais des étoiles dans les yeux."

- "le petit chouchou" -

Mais l'été dernier, alors que la saison 2020-2021 redémarre, "il n'était pas dans le groupe des 20", rappelle Guion. "Si je ne jouais pas, c'était ma faute, je devais me réveiller, se remémore Mbuku. J'ai bien vécu cette période, ça fait partie de l'apprentissage. Je suis un jeune joueur et j'ai encore beaucoup à apprendre."

L'ailier manque les quatre premières journées mais retrouve une place de titulaire face au Paris SG (0-2) et s'installe ensuite durablement dans l'équipe. "À l'entraînement, c'était l'un des meilleurs et il a beaucoup progressé tactiquement, notamment sur les phases défensives", justifie son coach.

Une fierté pour celui qui se considère comme "le petit chouchou, l'enfant du club" mais aussi pour ses dirigeants qui l'ont recruté à 15 ans, en 2017, avant de le faire passer professionnel un an plus tard.

"Il était dans les radars de beaucoup de clubs, explique à l'AFP Mathieu Lacour, le directeur général de Reims. Boulaye Dia, El Bilal Touré et Nathanaël Mbuku incarnent bien le triptyque de la politique de recrutement du club. On veut récupérer des joueurs qui sont passés à travers les mailles du filet, être numéro 1 sur le marché des jeunes joueurs d'Afrique francophone et enfin être présent sur tous les top joueurs d'Île-de-France."

La belle saison et le potentiel de Mbuku pourraient lui ouvrir les portes de clubs plus huppés, dès cet été, et un départ n'est pas à exclure pour celui qui est sous contrat jusqu'en 2023.

"Le deal était clair quand il a prolongé l'année dernière: il bénéficie d'un bon de sortie autour des 20 millions d'euros, révèle Lacour. Si tout le monde y trouve son compte, il ira grandir ailleurs. Si le club et le joueur ne s'y retrouvent pas, on sera tous contents de continuer une saison de plus."