C'est fini pour Olivier Dall'Oglio: l'entraîneur du Montpellier Hérault a été démis de ses fonctions lundi, avec mise à pied à titre conservatoire, deux jours après la nouvelle défaite de son équipe en Ligue 1, à Lens (1-0), la troisième consécutive.

Rejet de la greffe à "l'esprit de La Paillade", déficit d'autorité à la tête du groupe, tension au sein du staff, mais surtout absence de résultats: Olivier Dall'Oglio paie avant tout un début de saison 2022-2023 "presque cataclysmique", avec quatre succès seulement en onze journées et une modeste 11e place au classement, a insisté Laurent Nicollin, le président du club, lors d'une conférence de presse.

Olivier Dall'Oglio est le cinquième entraîneur de l'élite licencié lors d'un mois d'octobre de tous les dangers pour les bancs de touche, après Peter Bosz (Lyon) le 9, Jean-Marc Furlan (Auxerre) et Michel Der Zakarian (Brest) le 11, et enfin le coach espagnol de Reims Oscar Garcia jeudi dernier.

L'entraîneur adjoint Romain Pitau assurera l'intérim, "a minima jusqu'à la prochaine trêve" du Mondial au Qatar (20 novembre - 18 décembre), a précisé M. Nicollin.

Maintenant "l'objectif est de recréer une dynamique et de retrouver l'esprit Paillade", a déclaré le nouvel entraîneur montpelliérain, ex-milieu de terrain défensif devenu formateur après la fin de sa carrière de joueur en 2013.

Dall'Oglio, 58 ans, avait rejoint Montpellier à l'été 2021 pour remplacer Michel Der Zakarian. En poste depuis 2017, celui-ci avait stabilisé le club héraultais parmi les dix premiers, autour d'un style sans fioriture.

Choisi pour ses qualités de formateur, son sens de la communication et son style offensif, l'ex-entraîneur de Brest (2019-2021) et Dijon (2012-18) n'a donc pas résisté à une année 2022 marquée par seulement sept victoires en trente matchs de Ligue 1.

"Recréer de l'envie"

Après six mois de rêve, de jeu et une transition réussie avec la 5e place à la mi-saison 2021-2022, Olivier Dall'Oglio avait perdu la main sur son groupe. Et il n'a jamais réussi à reprendre le contrôle. Ni au printemps, ni pendant l'été et une préparation agitée.

"Il y avait deux gros attaquants (NDLR: Delort et Laborde), un patron derrière (NDLR:Hilton), et mon grand malheur, c'est que cela a fonctionné de suite quand je suis arrivé. Ça n'aurait jamais dû fonctionner de suite", estimait-il en août dernier.

Trop souvent, Laurent Nicollin ou Michel Mézy, conseiller du président, se sont substitués à Olivier Dall'Oglio pour taper du poing sur la table du vestiaire, rappeler aux joueurs l'exigence du monde pro, mais aussi restaurer une certaine discipline, dans un vestiaire où "le départ de Delort (à Nice, NDLR) avait laissé un vide" en matière de leadership, selon Laurent Nicollin.

Au fond, Dall'Oglio le Cévenol, et sa perpétuelle sérénité, était quelque peu étranger à l'esprit de la "Paillade", roublard, sanguin et marqué par un extrême désir de vaincre, incarné par son prédécesseur. En plus d'une saison, il n'a jamais réussi à stabiliser une défense très perméable (22 buts encaissés).

En misant sur Dall'Oglio, Montpellier avait choisi de tourner une page, s'attachant à un entraîneur moderne comme le sont Bruno Génésio à Rennes ou Julien Stéphan à Strasbourg. Montpellier a-t-il manqué cette mutation, ou Dall'Oglio n'était-il pas l'homme de la situation ?

"Il faut recréer de l'envie et j'espère que samedi nous aurons un gros soutien populaire pour gagner devant Lyon", a estimé le président Nicollin, désireux de retrouver un certain état d'esprit dans une saison marquée par la relégation de quatre clubs en Ligue 2.