Le footballeur Emiliano Sala sous le maillot de Nantes à La Beaujoire, le 8 janvier 2019, deux semaines avant le crash de son avion

Un jury britannique a conclu jeudi que le footballeur Emiliano Sala est mort dans le crash de son avion dans la Manche début 2019 probablement inconscient après avoir été intoxiqué au monoxyde de carbone.

Le petit avion privé à bord duquel se trouvaient le joueur de 28 ans et le pilote s'était abîmé dans la Manche le 21 janvier 2019, sous une météo difficile, alors que l'attaquant du FC Nantes rejoignait Cardiff où il venait d'être transféré pour 17 millions d'euros.

Le corps du joueur, dont la disparition avait ému le monde du football, avait été retrouvé dans la carcasse de l'appareil plus de deux semaines après l'accident, à 67 mètres de profondeur. Le corps du pilote, âgé de 59 ans, n'a pas été retrouvé.

David Henderson, 67 ans, qui avait organisé le vol, avait été condamné mi-novembre à 18 mois de prison pour avoir engagé un pilote qu'il savait non qualifié et pour avoir transporté un passager sans autorisation valide.

Mais en plus de ce procès pénal, avait été ouverte, comme le prévoit le système judiciaire britannique, une procédure d'"inquest" destinée à déterminer les causes de la mort du footballeur.

Après cinq semaines d'audience, le jury réuni dans un tribunal du Dorset (sud de l'Angleterre) a retenu, comme l'avait conclu le médecin légiste, que le footballeur a succombé à des blessures à la tête et à la poitrine, mais qu'il était probablement profondément inconscient après avoir été asphyxié par des niveaux toxiques de monoxyde de carbone provenant du système d'échappement défectueux de l'appareil, lors de ce vol commercial non-autorisé entre la France et le pays de Galles.

L'hypothèse du monoxyde de carbone avait été soulevée dans le rapport définitif du bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens, paru en mars 2020. Il estimait que le pilote avait "probablement" été intoxiqué au monoxyde de carbone par l'échappement du moteur.

Il aurait perdu le contrôle de l'appareil lors d'une manoeuvre effectuée à une vitesse trop élevée avant que l'avion s'abîme en mer à une vitesse de 270 miles par heure (435 km/h), ne laissant aucun espoir de survie.