"C'est sûr qu'il y a un peu de frustration devant tant d'occasions manquées": Francesco Farioli, l'entraîneur de Nice, qui reçoit Reims dimanche après avoir concédé sa première défaite de la saison à Nantes (1-0), espère voir son équipe enfin marquer plus.

Il est une statistique qui fait mal aux attaquants niçois actuellement: celle des "expected goals" (xG), soit les buts attendus en fonction du nombre d'occasions créées. Depuis le début de la saison, ceux calculés pour Nice sont de 19. Or, l'équipe de Farioli n'a marqué que 14 fois. Ce déficit de cinq unités fait de Nice l'une des formations les moins réalistes de l'élite, avec Clermont et Lyon, les deux relégables.

"C'est sûr qu'il y a un peu de frustration devant tant d'occasions manquées, reconnait Farioli. Avec quelques buts en plus, les résultats seraient encore meilleurs. On n'est pas parfait, mais notre parcours est consistant. On reste en chantier dans différents domaines."

Le milieu Morgan Sanson, une passe décisive et aucun but au compteur, acquiesce. "C'est un manque de réussite, pas de travail, soutient-il. Tout le monde fait du +rab+ devant le but après les séances, moi le premier. On ne marque pas autant qu'on devrait. Mais ça va tourner."

Pour y arriver, Farioli procède par petites touches. Il ne veut pas casser la puissance défensive (quatre buts encaissés en 14 journées). Ses joueurs non plus. "Notre étiquette d'équipe défensive ? On veut la garder, soutient ainsi Sanson. Une équipe qui ne prend pas de but, ne perd pas. On veut améliorer l'offensif, sans faire moins bien défensivement."

"On pense souvent qu'un but ne dépend que du dernier geste, mais il provient d'un bon démarquage, du timing juste, de la bonne coordination entre chacun", assure son entraîneur, qui poursuit: "Ce qui nous manque en ce moment, c'est la capacité à réaliser des passes avec des angles différents pour s'offrir plus d'opportunités ou des occasions plus faciles à transformer. Améliorer ces détails nécessite travail et temps."

Le moment du déclic

Cela nécessite également une remise en question. Ainsi, Jérémie Boga, souvent cadenassé par trois adversaires et moins performant actuellement, "doit trouver des solutions", indique Farioli, qui lui demande de "modifier son jeu naturel, basé sur le un-contre-un".

"On doit savoir aller chercher ailleurs quand on trouve une porte fermée face à nous", insiste l'Italien. Et même si les Aiglons viennent de perdre leur première rencontre de la saison à Nantes, ils estiment avoir eu "paradoxalement beaucoup d'occasions". 

"Les offensifs se sont rendu compte qu'ils pouvaient être bien dans la surface et cadrer, souligne Sanson. On va s'appuyer dessus pour le futur." "On cadre plus désormais, poursuit Farioli. C'est un pas en avant important. Le moment du déclic est proche. Avec un peu plus de confiance, ce sera différent pour tous."

Avec plus de lucidité aussi. "On a tellement envie de bien récupérer le ballon, de bien défendre qu'on perd un peu de lucidité, surtout en deuxième partie d'un match, reconnaît Sanson. On travaille sur ces points, en restant devant le but après une séance lourde, par exemple."

Enfin, les Niçois entendent également mieux utiliser leurs forces sur coups de pied arrêtés. "C'est une arme redoutable, précise Sanson. Avec nos joueurs de taille et nos frappeurs, j'estime qu'on devrait en mettre plus. C'est aussi un axe de progression."

Après la défaite à Nantes, la remise en question s'est donc effectuée "sans mesure drastique", pour Sanson, qui conclut: "Le plus important, c'est le match d'après. Reims aura une saveur particulière." A condition de marquer.