Le milieu de Troyes Xavier Chavalerin à la lutte avec l'Angevin Pierrick Capelle au stade Raymond Kopa d'Angers, le 23 janvier 2022 en France

Chahuté par une partie des supporters, le nouvel entraîneur de Troyes Bruno Irles reste sur deux résultats positifs, qui laissent croire que le 16e de Ligue 1 est relancé dans sa mission maintien, avant de recevoir Nantes samedi (21h00), lors de la 28e journée.

Le technicien, nommé le 3 janvier en remplacement de Laurent Battles, a attendu presque un mois et demi avant d'engranger le second succès de son mandat, dimanche à Bordeaux (2-0).

Pour l'intéressé, c'est "une étape dans notre saison", en forme de virage à 180 degrés pour son équipe qui filait droit vers la relégation, après deux défaites cuisantes en février, à Brest (5-1) et Rennes (4-1).

A l'origine de ce succès, qui a suivi le nul contre Marseille (1-1), la décision tactique du coach d'aligner une ligne de cinq défenseurs, une option privilégiée par son effectif.

L'ancien entraîneur de Pau et Quevilly-Rouen, deux clubs qu'il a fait monter en Ligue 2, répète qu'il n'a pas d'organisation figée, qu'il s'adapte sans cesse à ses joueurs, à l'adversaire et à l'objectif affiché.

Mais à Troyes, les consignes sont claires depuis le début. "Le coach demande beaucoup de sécurité derrière, d'avoir un bloc compact et jouer les transitions à fond", éclaire le milieu de terrain Xavier Chavalerin.

- "Jouer vertical" -

"Dès la récupération du ballon, il demande de jouer vertical pour chercher nos attaquants. On avait vu des prémices contre Marseille, qui ne s'était pas créé beaucoup d'occasions. Notre équipe avait bien tenu et on avait eu quelques situations qui n'étaient pas allées au bout. A Bordeaux, cela a payé. Il faut s'appuyer là-dessus", explique l'ancien Rémois.

Le changement le plus flagrant en comparaison de l'ère Laurent Batlles, c'est donc l'animation défensive, avec des lignes resserrées qui bouchent les angles de passe, un bloc assez bas qui attend l'adversaire pour mieux le contrer.

Finalement, l'équipe troyenne ressemble désormais davantage à un promu tel qu'on l'imagine, qui accepte de subir et qui joue ses coups offensifs à fond. 

"C'est comme ça que l'Estac aurait dû jouer le départ", estime David Mutel, journaliste sportif à Canal 32, la chaîne de télévision locale. "Le salut de l'équipe passe par là. En plus, comme elle n'est pas encore dans la zone rouge, elle n'a pas l'impératif d'aller chercher l'adversaire. Elle peut se permettre de l'attendre."

Mais Troyes n'a pas de marge non plus sur ses concurrents. Avant la 28e journée, le barragiste Lorient n'est qu'à un point, un écart minime qui annonce une fin de saison sous pression, d'autant qu'à la dernière journée, les Aubois iront chez les Bretons.

S'il a trouvé comment faire jouer son équipe, Irles doit encore trouver la clé du stade de l'Aube, où il n'a toujours pas gagné, en trois rencontres (2 nuls, une défaite). Au contraire, une partie des supporters a réclamé sa démission, face à l'OM.

"On n'a pas le droit de se relâcher", a insisté le technicien jeudi. "Pour que la méthode fonctionne, il faut un état d'esprit, et ça, c'est les joueurs. Ils se sont rendu compte que c'est une condition sine qua non pour aller chercher ce maintien."