Tétanisé par l'enjeu d'obtenir un billet direct pour la prochaine Ligue des champions, Lille a raté son match contre Nice (2-2) dimanche lors de la dernière journée de Ligue 1 et devra passer par les barrages pour la rejoindre.

Un immense gâchis. Alors que les Lillois étaient enfin parvenus à monter sur le podium la semaine dernière lors de l'avant-dernière journée, dépassant Brest avec le même nombre de points (58) mais une meilleure différence de buts (+18 contre +16), ils en sont redescendus sur le gong à cause d'une prestation très insuffisante, au contraire de celle des Bretons, larges vainqueurs à Toulouse dans le même temps (3-0).

Nice n'avait pourtant plus rien à jouer, certain de terminer à la cinquième place du championnat...

Mais les Lillois sont entrés sur la pelouse du Stade Pierre-Mauroy la peur au ventre, comme trop souvent cette saison au moment où les étoiles de la Ligue des champions s'approchaient d'eux.

Malgré un match globalement décevant, ils menaient encore à la quatrième minute du temps additionnel (2-1), avant de tout perdre.

Dès le début de la rencontre, on a senti les Lillois dépassés par les événements. Menés dès la 10e minute de jeu après un but de Gaëtan Laborde, ils ne sont pas parvenus à cadrer le moindre tir en première période.

Ce fut à peine mieux lors du deuxième acte jusqu'à une erreur de la défense niçoise, coupable d'un atermoiement qui a profité à Hakon Haraldsson (55e).

Dans les tribunes aussi, les Lillois n'ont pas été au niveau: leurs ultras ont allumé des fumigènes et, plus rare, des feux d'artifice causant l'interruption du match à deux reprises avant que le capitaine nordiste Benjamin André ne vienne leur demander de les éteindre.

Faillite mentale

Sur la pelouse, c'est aussi le capitaine qui s'est occupé de tout, donnant l'avantage aux siens d'une tête rageuse après un corner (74e). Sans dominer ni même donner l'impression de pouvoir gagner ce match, les Lillois ont tout de même été tout proches de l'emporter.

Le Stade Pierre-Mauroy s'était même mis enfin à chanter et danser.

Mais les Lillois ont finalement craqué, encaissant le but du match nul par Jordan Lotomba (90e+4).

Cruel, ce scénario symbolise tout ce qu'il manque encore au groupe de Paulo Fonseca, qui a progressé cette saison au point de toquer à la porte de la Ligue des champions, sans pouvoir la franchir directement.

Il manque à ces joueurs une force mentale capable de leur faire passer un cap. Comme sur cette même pelouse face à Lyon, où ils ont été renversés (4-3) après avoir mené 2 à 0 puis 3 à 2, les Nordistes ont été trop faibles dans ce domaine.

L'an passé, déjà, ils étaient descendus d'un rang au classement lors de la dernière journée en étant tenus en échec à Troyes (1-1), pourtant déjà relégué.

Cette saison, le Losc a bien progressé, s'établissant comme une des meilleures défenses du championnat. Après l'an I de Paulo Fonseca marqué par un jeu offensif enthousiasmant mais une naïveté frustrante, l'an II fut celui du pragmatisme, mais pas de la maturité.

Lille avance désormais dans le brouillard, sans aucune certitude de pouvoir rejoindre la prestigieuse et lucrative Ligue des champions tant les barrages ne réussissent pas aux clubs français, ni même sans savoir si Paulo Fonseca restera sur le banc.

En fin de contrat, l'entraîneur portugais est très courtisé et le club ne pourra donc pas brandir l'argument d'une qualification directe pour la C1. Il ne sera pas non plus convaincu par ce qu'il a vu dimanche soir.