A 32 ans, Kenny Lala est le seul joueur de champ de Ligue 1 à avoir disputé l'intégralité des rencontres cette saison, avec Brest qui rêve d'Europe au moment de recevoir Metz, dimanche, pour la 28e journée. 

“Je n’aime pas souffler ! Je suis un compétiteur et chaque entraînement, chaque match, j’ai envie de les jouer. J’estime avoir la chance de faire ce que j’aime et ça m’embête toujours de rater quelque chose", avait le défenseur au Télégramme en février. 

"Si on a besoin de moi à droite, à gauche, je suis là”, avait-il ajouté, revendiquant son inépuisable soif de terrain.

Le passage de la L1 à 18 clubs fait qu'il ne pourra pas battre son record de 3.330 minutes disputées avec Lens, lors de la saison 2016/2017 de Ligue 2, soit 37 matches disputés en totalité, mais il savoure son endurance intacte.

“Physiquement, il faut bien s'entretenir. Il faut savoir être rigoureux sur le terrain, et surtout en dehors (...) C’est sûr que j'étais moins discipliné à une époque sur l'hygiène de vie ! Il y avait des écarts, parfois trop, et les performances n'étaient pas toujours là ”, avait-il reconnu sur France Bleu, en janvier.

Personnalité discrète en public, le défenseur s’est rapidement imposé comme un cadre incontournable de l’effectif finistérien depuis son arrivée en décembre 2022.

"Retrouver du respect"

L'équipe jouait alors le maintien. 

“L’objectif principal est d’essayer d’aider à changer la mentalité, d’apporter un truc bénéfique pour que le groupe se maintienne. Et qu’on se dise +oui, la venue de Kenny a apporté quelque chose+”, avait-il expliqué lors de sa présentation. 

Un pari remporté haut la main puisque, seize mois plus tard, Les Finistériens sont dauphins du Paris Saint-Germain à sept journées de la fin.

En venant à la pointe de la Bretagne, l’ancien joueur de Strasbourg, Valenciennes ou Lens avait pourtant des choses à se prouver, après une première expérience à l’étranger qui s’était mal terminée.

Avant de signer pour six mois à Brest, il était resté sept mois sans jouer à l’Olympiakos (Grèce), ce qui l’avait poussé à rompre son contrat.

“Il y avait une certaine image à remettre sur la table. Les gens connaissaient ce que j’avais fait en France, pas forcément en Grèce. Il fallait retrouver du respect, de la confiance”, avait-il raconté à Ouest-France en février 2023.

Après un premier contrat de six mois, il a convaincu les dirigeants finistériens de le prolonger pour deux années supplémentaires l’été dernier et Lala leur rend bien.

Dès la première journée de championnat, il a marqué son premier but sous les couleurs brestoises, pour participer au succès renversant contre Lens (3-2).

Enfin la C1 avec Brest ?

Son coéquipier Jérémy Le Douaron avait alors dit tout le bien que le vestiaire pense de l’expérimenté latéral : “Kenny apporte beaucoup en qualité technique, en centre, en expérience. Il prend la parole, c’est un cadre de l’équipe, on a entièrement confiance en lui".

Troisième joueur le plus âgé de l'effectif, après Jonas Martin et le gardien Marco Bizot, Lala prend plaisir à endosser son rôle d'aîné, légitimé par son expérience. 

“J’ai acquis de la maturité en Grèce. Je suis allé là-bas pour jouer l’Europe. J’ai joué deux ans l’Europa League et on a raté d’un rien une qualification en Ligue des champions”, a-t-il rappelé à Ouest-France en février 2023. 

Par une facétie du destin, c’est peut-être finalement à Brest qu’il pourrait finalement découvrir la plus prestigieuse des compétitions européennes la saison prochaine.

Deuxième avec 50 points, mais aussi avec Lille et Monaco sur ses talons (49 pts), cela passera impérativement par une victoire contre Metz, 19e, une rencontre où Lala pourra profiter une dernière fois de son statut de "Monsieur 100%".

En raison d'une accumulation de cartons jaunes, il sera suspendu pour le déplacement à Lyon la semaine prochaine.