Comme aux deux tours précédents, le Brésilien Lucas Perri gardera les buts de Lyon mardi pour affronter Valenciennes (L2) en demi-finale de la Coupe de France, le signe d'un changement d'ère en train de s'opérer en douceur pour la gestion du poste de gardien à l'OL.

Pierre Sage n'en faisait pas mystère dès samedi après le résultat nul (1-1) concédé en championnat par son équipe face à Reims, ce malgré la performance d'Anthony Lopes dont une parade en toute fin de match a préservé un point. 

"La question, on se la pose entre les matches mais nous avons un schéma qui fonctionne plutôt bien depuis plusieurs tours à ce poste-là", a confié l'entraîneur qui laisse toutefois planer l'incertitude sur l'identité du titulaire "sur un éventuel dernier match", la finale du 25 mai, conservant les deux portiers sous pression.

Deux matches pour séduire

Pour séduire son nouvel environnement, deux matches face à Lille en 8e de finale (2-1) puis Strasbourg (0-0, 4-3 t.a.b.) ont suffi à Lucas Perri, arrivé pour 3,25 millions d'euros au mercato hivernal en provenance de Botafogo, autre club de la galaxie Eagle du propriétaire-président américain John Textor.

Le Brésilien concurrence Anthony Lopes (33 ans), indéboulonnable depuis 2014 et qui vient de dépasser Grégory Coupet au nombre de rencontres disputées avec Lyon (371 contre 370).

Perri "a un très bon jeu au pied qui lui permet de trouver des distances pour jouer court, moyen ou très long. Il a une grande présence dans la surface et est à l'aise sur sa ligne", détaille Pierre Sage, heureux de compter sur "deux bons gardiens qui se partagent les compétitions" et "qui coopèrent bien en séance". 

D'origine portugaise, Lopes peut aussi facilement communiquer avec Perri. 

"Ils ont une relation professionnelle. Je ne vois pas de problème entre eux", confie l'attaquant et capitaine, Alexandre Lacazette.

Physique impressionnant

"Ils ont la volonté de se tirer l'un et l'autre vers le haut. Le fait que les deux peuvent jouer et que les choses ne sont pas forcément définies, laisse un peu d'incertitude et cela les maintient dans l'idée qu'il faut bien travailler ensemble", décrit encore Sage.

"Lucas a un jeu un peu différent de celui d'Anthony qui a démontré contre Reims qu'il était là, et c'est important pour nous. C'est bien que ces signes-là soient envoyés car cela impose à Lucas, au match suivant, d'être à la hauteur de ce que fait Anthony et sur ce plan-là, il nous satisfait", ajoute l'entraîneur au sujet d'un gardien dont le physique impressionnant (1,97, 98 kg) en impose aux attaquants adverses. 

"Il est très différent d'Anthony mais c'est fort aussi. Il est grand, costaud. Peut-être moins mobile mais il utilise sa taille pour compenser", reprend Lacazette.

"Lucas a fait du bien à notre effectif", assure aussi son compatriote, le défenseur Henrique. "C'était difficile pour lui au début en raison de la barrière de la langue mais le staff élargi du club nous aide beaucoup. Son adaptation s'est bien faite et on l'a vu sur les matches qu'il a disputés. Ses performances ont eu un écho au Brésil".

Lucas Perri sera donc mardi sous les feux des projecteurs pour la troisième fois, en attendant son heure, probablement la saison prochaine alors qu'il ne restera qu'un an de contrat à Lopes qui pourrait donc être tenté par un départ. 

Mais en attendant son rôle de doublure à Lyon lui a coûté sa place avec la Seleçao où il était 3e gardien au moment de son transfert. Il n'a pas été convoqué pour le dernier rassemblement de l'équipe du Brésil. Il lui faudrait redevenir numéro un, et cela passe par la Coupe de France.