Qualifié pour les huitièmes de finale de Ligue des champions mercredi après son match nul à Dortmund (1-1), le Paris SG n'en demeure pas moins en chantier au niveau du jeu au moment d'affronter Lille dimanche (20h45) pour la 16ème journée de Ligue 1.

"On sera beaucoup plus forts en février": en lâchant cette promesse mercredi soir au Signal Iduna Park, Luis Enrique a essayé de s'acheter du temps. Le coach espagnol, arrivé cet été sur le banc du PSG dans le cadre d'un nouveau "projet" pour le club, sait que l'équipe affiche des lacunes rédhibitoires en Ligue des champions.

Si les Parisiens se sont sortis du plus difficile des groupes, ferraillant dans trois des stades les plus chauds d'Europe (avec outre Dortmund et son "mur jaune" San Siro à Milan et Saint James' Park à Newcastle), l'intensité risque en effet de s'élever d'un cran en février.

Le tenant du titre Manchester City, le Bayern Munich ou encore le Real Madrid figurent parmi les adversaires potentiels du PSG, qui n'a pas pu ravir à Dortmund la première place de groupe, synonyme d’adversaires potentiels moins difficiles sur le papier.

Le match contre le Losc dimanche menace d'être un sas de décompression après cette semaine éprouvante pour les nerfs des Parisiens, virtuellement éliminés pendant quelques minutes mercredi soir après le but de Newcastle contre Milan.

Face à des Dogues coriaces (4e avec 27 points), Paris, premier de L1 avec 36 points avec une marge sur Nice (2e, 32) a pourtant une nouvelle occasion pour améliorer son jeu, encore déséquilibré.

Luis Enrique le reconnaît d'ailleurs lui-même: "Je ne suis pas préoccupé par notre inefficacité, on est l'équipe qui se crée le plus d'occasions. Ce qui me préoccupe, c'est le manque de contrôle dans le jeu, quand on perd des ballons".

Plus tôt dans la saison, il avait employé le terme de "tennis": le ballon passe d'un camp à l'autre sans construction.

Remodelage

Or la construction, c'est le leitmotiv de Luis Enrique, celui avec lequel il a gagné la Ligue des champions avec Barcelone en 2015, et pour lequel la direction du PSG l'a fait venir après la déception du mandat de Christophe Galtier la saison dernière.

Elle doit selon lui partir des pieds du gardien Gianluigi Donnarumma, mais l'Italien est tellement peu à l'aise dans l'exercice que Luis Enrique le fait constamment travailler sur ce point à l'entraînement. Les progrès sont pour le moins discrets.

La recrue Milan Skriniar en défense centrale n'est pas non plus la plus tranchante dans les relances, et Paris doit souvent s'en remettre à Marquinhos ou Lucas Hernandez pour repartir de l'avant. Quant à Achraf Hakimi, son apport énorme se situe plutôt dans la projection et les combinaisons avec Ousmane Dembélé.

Au milieu, Luis Enrique continue à se triturer le cerveau pour trouver les ingrédients - et les profils - d'un jeu fluide: le Portugais Vitinha n'a pas encore une relation privilégiée avec Kylian Mbappé, tandis que Lee Kang-in se montre très irrégulier malgré quelques coups d'éclat techniques. Quant à Fabian Ruiz qui avait le bon profil, il est blessé et le PSG tarde à donner une date de retour.

L'entraîneur a prévenu, le jeu en transition, qui s'est montré efficace en cette première partie de saison, ne lui convient pas, et il se propose de remodeler les réflexes en la matière de son équipe.

"Jouer en transition est plus facile. On met six ou sept joueurs derrière et les joueurs de devant courent. Mais moi, ça ne me plaît pas", a-t-il dit après la victoire à 10 contre 11, au Havre (2-0) le 3 décembre.

Luis Enrique a prévenu: "Je n'ai pas signé (au PSG) pour jouer en contre".

Avant de nuancer samedi, conscient qu'il ne peut scier la branche sur laquelle il est assis: "Nous sommes une équipe de possession de balle, je pense qu'on est troisièmes sur cette statistique en Europe... Mais quand nous récupérons la balle nous avons l'option de jouer en transition, et je ne vais jamais mettre un frein à des situations de jeu où on est très puissants".