Monaco a repris sa marche en avant dimanche lors de la 23e journée de Ligue 1 en l'emportant à Lens (3-2), qui subit sa deuxième défaite rageante de la semaine après son élimination de la Ligue Europa.

Défaits le week-end dernier à domicile, les Monégasques ont confirmé deux tendances au Stade Bollaert: leur appétence pour les matches à l'extérieur et leur ascendant sur les Lensois, qu'ils ont dominé pour la troisième fois de la saison - deux fois en Ligue 1 et une fois en 32e de finale de la Coupe de France sur cette même pelouse.

L'ASM (41 points) profite de ce succès pour repasser en troisième position devant Lille (38) et Nice (39), qui jouent un peu plus tard dans l'après-midi et se redonne de la confiance avant d'accueillir dans une semaine le Paris Saint-Germain, en tête du championnat.

Au contraire, Lens semble avoir perdu la confiance qui l'animait avant son barrage d'accession en huitièmes de finale de la Ligue Europa perdu contre Fribourg (0-0 puis 3-2 en Allemagne après avoir mené 2-0 à la mi-temps). Les Lensois (36 points) restent sixièmes mais sont à portée de Rennes (34), qui joue aussi dans l'après-midi.

Bourdes lensoises

De ce premier match de la journée, les Sang et Or regretteront surtout leur première mi-temps ratée, ponctuée d'un manque d'engagement et de justesse technique global, en plus de plusieurs erreurs individuelles qui ont précipité leur défaite.

Celle de Kevin Danso, d'abord. Le défenseur central, qui n'a pas pris part au match en Forêt-Noire, suspendu, a été totalement dominé physiquement - chose rare - dans un duel avec l'attaquant de l'ASM Folarin Balogun, qui a ensuite trompé à bout portant Brice Samba (19e).

Tête basse, l'Autrichien a été consolé par ses coéquipiers. Puis cela a été au tour de Brice Samba de commettre une bévue. Certes abandonné par ses défenseurs, trop souvent pris de vitesse, l'international français a poussé dans ses propres cages une tentative de Takumi Minamino, après avoir repoussé une première frappe de Wissam Ben Yedder (30e).

D'abord très brouillon techniquement de la part des deux équipes, ce match s'est emballé après ce but. Les Sang et Or ont réduit l'écart dans la foulée grâce à leur buteur Elye Wahi (31e), qui confirme son renouveau, tant dans le jeu que dans les statistiques.

Les joueurs de Franck Haise ont aussi profité d'occasions vendangées par leurs adversaires (23e, 39e) pour rejoindre les vestiaires avec ce désavantage d'un but.

Minamino a le dernier mot

Puis le match a pris une autre tournure: le club de l'Artois s'est mis à dominer franchement, poussé par l'entrée en jeu de l'incontournable Florian Sotoca, qui a impulsé nombre d'occasions depuis son aile droite.

Les joueurs artésiens ont d'abord trouvé le poteau après un coup de billard dans la surface monégasque (58e), puis sont parvenus à égaliser par un autre entrant, Wesley Saïd, en deux temps (77e).

Une nouvelle erreur de Brice Samba, coupable d'être sorti maladroitement et d'avoir fauché Takumi Minamino, a offert un pénalty aux joueurs d'Adi Hütter. Mais Folarin Balogun, jusque-là dominant, n'a pas du tout appuyé ni même croisé sa frappe, que le portier lensois a repoussé (83e).

Lens ambitionnait alors d'infliger aux joueurs du Rocher une remontée comparable à celle qu'ils avaient subie en Allemagne trois jours plus tôt. Lancé en profondeur, Przemyslaw Frankowski a failli rendre concret cet espoir (87e).

Ce fut finalement tout l'inverse: Minamino a débordé Facundo Medina avant de décocher une frappe du pied gauche sublime pour porter l'estocade finale et intimer Bollaert au silence (90e+2).

Le stade est passé de la joie de célébrer collectivement les 30 ans des Red Tigers, principal groupe d'ultras lensois, à coup d'immenses tifos rouges et jaunes, au désespoir de voir une nouvelle fois son équipe essuyer une défaite douloureuse.