Passé au travers du match aller (3-0), Rennes aura besoin d'un miracle pour renverser l'AC Milan, jeudi, en barrage retour de la Ligue Europa, mais le club espère au moins tirer des "leçons" pour l'avenir.

"Je vais être honnête avec vous, c'est compromis. Voilà. C'est compromis", avait lâché après le match aller un Julien Stephan dépité.

Si le coach rennais n'avait pas accablé ses joueurs, force était de reconnaître qu'ils n'ont pas su se sublimer à San Siro et l'écart final reflétait celui entre un demi-finaliste de la Ligue des champions la saison passée et une équipe de milieu de tableau de Ligue 1.

Le gros point positif pour les Rennais est qu'ils n'ont pas semblé affectés moralement par ce revers, puisqu'ils ont assez facilement battu Clermont (3-1), dimanche, leur sixième victoire de suite en L1.

Milan, de son côté, a vu sa série de neuf matches sans défaite en Serie A prendre fin à Monza, 11e seulement, et en prenant quatre buts, ce qu'il faudrait à Rennes pour se qualifier.

Mais les Rossoneri, qui ont aligné une équipe bis au coup d'envoi, en ont aussi inscrit deux et les chances de voir Milan prendre quatre buts deux matches de suite semblent infinitésimales.

Avec des si...

Au coup d'envoi, dans un Roazhon Park qui sera très certainement aussi bouillant que s'il y avait eu 0-0 à l'aller, il restera sans doute une part de rêve dans les esprits.

"On ne pourra pas jouer un match ordinaire", a même jugé Stephan, mercredi, en conférence de presse d'avant-match.

"Il faut sortir des sentiers battus et aller dans une forme de folie. Si, dans ce match-là, on a quelque chose de très conventionnel, de très calculé, on n'y arrivera pas, ils seront plus forts que nous", a-t-il ajouté.

"Forcément, il faudra de l'orgueil et un esprit revanchard, quand même, parce qu'on est des compétiteurs et quand on prend 3-0 au match aller, même si c'est l'AC Milan (en face), on a envie de montrer un autre visage", a confirmé le milieu de terrain Benjamin Bourigeaud.

Avec un début de match canon, si Rennes ouvre le score rapidement, si la défense ne commet aucune erreur, si Milan n'est pas dans un bon jour... La liste des "si" pour que l'exploit ait lieu est très longue.

A l'aller, il avait manqué beaucoup de choses pour contrarier vraiment des Italiens sûrs d'eux, avec notamment des entames de première et seconde périodes ratées.

Rennes aurait très bien pu être mené 2-0 au bout de dix minutes de jeu en première période, avant de prendre des buts à la 47e et 53e.

"Tout est possible"

Et si, en fin de match, sous l'impulsion d'Amine Gouiri entré en jeu, les Bretons s'étaient créé de bonnes occasions, ils n'ont pas réussi à les convertir et le match aurait tout aussi bien pu finir à 4-0 ou 5-0.

"Tout est possible", lâche pourtant le président du Stade Rennais, Olivier Cloarec, dans un entretien à Ouest-France, jeudi.

Mais très rapidement, il concède que c'est surtout au-delà du match de Milan qu'il faut regarder.

"L'exploit attendu n'a peut-être pas eu lieu à l'aller... Mais il faut qu'on regarde devant", a jugé le dirigeant.

"On doit apprendre de nos erreurs, bien identifier ce qui manque. Et quoi qu'il arrive demain, Milan sera une expérience supplémentaire utile pour le futur du club. Il y a des leçons à en tirer", a-t-il encore souligné.

La première leçon sera sans doute de ne plus laisser filer la première place du groupe -- ce qui leur aurait évité ce barrage --, comme ils l'ont fait pour un point face à Villarreal, contre qui ils n'auraient dû perdre ni à l'aller (1-0), ni au retour (2-3).

A défaut de réécrire le passé, Rennes devra donc se dessiner un avenir en respectant son slogan "Tout donner" pour ne nourrir aucun regret.