Le vécu international du Chilien Gabriel Suazo, rapidement devenu l'un des leaders de Toulouse, sera précieux jeudi sur le terrain du Benfica en barrage aller d'accession aux huitièmes de finale de la Ligue Europa, un univers jamais fréquenté jusque-là par sa jeune équipe.

Débarqué en France en janvier 2023, l'arrière gauche de 26 ans a le sens du timing: il n'a mis que trois mois pour rentrer dans l'histoire en devenant le premier Chilien à remporter la Coupe de France. 

"Laisser le nom de mon pays dans la légende du TFC et de cette compétition est un honneur", affirme à l'AFP l'international aux 18 sélections, passeur décisif en finale au Stade de France face à Nantes (5-1).

Une "bonne étoile" l'accompagne depuis ses débuts à Colo-Colo, le plus grand club de son pays, dont il fut promu capitaine à 23 ans seulement.

"J'ai passé huit ans là-bas et j'y ai réalisé mes rêves d'enfant: jouer avec ce maillot, être champion et être capitaine", raconte-t-il. "A 25 ans, j'avais envie de relever le challenge d'évoluer dans l'un des cinq grands championnats en Europe".

Un continent qu'il connaît un peu mieux désormais grâce à la Ligue Europa. Ses deux buts contre les Autrichiens de Linz en poules, à l'aller (1-0) et au retour (2-1), se sont avérés décisifs pour permettre au "Téfécé" de vivre le premier printemps européen de son histoire, face au Benfica de Lisbonne, "un monument du football européen que tout le monde connaît au Chili".

Avec une des équipes les plus jeunes de la compétition et très peu de joueurs habitués à ces matches à fort enjeu, le club toulousain "devra se surpasser", annonce Suazo. 

A l'Estadio de la Luz du Benfica, son expérience sera profitable pour résister à la furia portugaise, lui qui a longtemps vécu la "pression" de l'Estadio Monumental de Santiago du Chili, où évolue Colo-Colo.

Face à Di Maria

"C'est une confrontation qui peut nous faire rentrer dans l'histoire", annonce fièrement le Chilien avant ce "grand défi collectif", qui se prolongera la semaine prochaine au Stadium de Toulouse pour le match retour.

Alors qu'il était pressenti pour devenir capitaine en début de saison, le staff toulousain lui a finalement préféré le Suisse Vincent Sierro pour sa maîtrise du français, mais "Gaby", sous contrat jusqu'en 2026, reste l'un des relais privilégiés de son entraîneur Carles Martinez Novell.

"J'ai toujours eu ça en moi: montrer l'exemple sur le terrain", affirme celui dont le discours fédérateur dans le vestiaire avant la victoire à Metz en janvier (1-0), la première en Ligue 1 depuis octobre, a été largement relayé sur les réseaux sociaux.

Cette "dévotion" fait également de lui l'un des joueurs les plus appréciés des supporters. "Je viens de l'équipe la plus populaire du Chili et, là-bas, les fans aiment cette grinta", témoigne-t-il. "C'est la même chose à Toulouse".

Titulaire indiscutable du TFC comme de la sélection chilienne, Suazo est le genre de joueur dont on ne se passe pas. Le natif de San Bernardo a déjà disputé 37 matches depuis début août, quasiment tous dans leur intégralité. "J'ai une énergie positive qui masque la fatigue", sourit-il.

Face au Benfica, double vainqueur de la Ligue des champions, le latéral gauche toulousain devrait très souvent croiser dans sa zone le champion du monde argentin Angel di Maria, qu'il a déjà affronté en sélection.

"Un grand joueur qui a évolué dans les meilleurs clubs européens et qui est capable de tout", dit-il de l'ancien Parisien. "De toute façon, ce défi, on va le relever tous ensemble". Suivez le guide.