Champion d'Italie avec Naples, meilleur joueur d'Afrique, Victor Osimhen estime qu'il aura "tout réussi" quand il aura gagné la CAN avec le Nigeria, explique-t-il à l'AFP.

"Ce serait un des meilleurs moments de ma vie", assure le buteur des Super Eagles contre la Guinée Équatoriale (1-1) lors du premier match à Abidjan, où il doit affronter le pays hôte, la Côte d'ivoire, vendredi.

"J'ai gagné avec le Napoli, j'ai écrit l'histoire, mais peu importe ce que j'accomplis, peu importe le nombre de buts que j'ai marqués, si je gagne la CAN j'aurais fait un long chemin dans ma vie, et quand j'aurai fait ça, j'aurai tout réussi", lance l'attaquant de 25 ans.

"J'ai vraiment très envie de gagner quelque chose avec les Super Eagles", insiste l'artificier aux 21 buts en 29 sélections.

Il avait dû renoncer au dernier moment à la CAN-2022 au Cameroun, à cause d'une fracture de la pommette, malgré tous les efforts du staff médical. Mais l'ancien Lillois s'était consolé en offrant à Naples un troisième titre de champion d'Italie attendu depuis les années Maradona (1987 et 1990).

L'homme au masque en plastique, héritage de cette blessure, a marqué 26 buts pour ce "Scudetto".

"La sueur, les larmes"

Un tel canonnier concentre évidemment l'essentiel de l'attention des quelques 220 millions d'habitants du pays le plus peuplé d'Afrique, qui attend une quatrième couronne africaine depuis son dernier succès en 2013.

Mais il assume. "J'ai visé haut toute ma vie, j'ai grandi avec la pression. Je ne suis pas le genre de personne qui plie sous la pression", dit-il lors d'une rencontre mardi à l'hôtel de son équipe qui surplombe la baie de Cocody à Abidjan.

"Jusqu'ici tout va bien, j'ai assuré pour mon club et pour mon pays, ce qui est le plus important à mes yeux", ajoute Osimhen, qui a remporté le prix de joueur africain de l'année 2023 devant Achraf Hakimi (Paris SG) et Mohamed Salah (Liverpool).

Ce trophée individuel, "c'est le rêve de tout jeune joueur africain. L'avoir remporté montre tout ce que j'y ai mis, le dur labeur, la sueur, les larmes".

"Un rêve s'est réalisé", commente-t-il, détendu, sortant d'un entretien avec un de ses prédécesseurs, le Togolais Emmanuel Adebayor, couronné en 2008.

Ce redoutable buteur mène la remarquable cohorte d'attaquants des Super Eagles, ceux de 2022, avec Terem Moffi, Moses Simon, Kelechi Iheanacho ou Samuel Chukweze, et ceux de la légende dorée du Nigeria.

Kanu et Okocha comme modèles

"J'ai beaucoup parlé avec Nwankwo Kanu et Jay-Jay Okocha. Je pense que je leur dois une grande partie de mon succès, ils ont en quelques sorte été une inspiration pour moi en grandissant", explique Osimhen, meilleur buteur du Mondial U17 en 2015, remporté par les aiglons verts.

Kanu et Okocha étant ses modèles, "figurer dans la même catégorie qu'eux - pas que je sois meilleur footballeur mais pour ce que j'ai accompli - c'est énorme pour moi", insiste-t-il.

Il lui manque encore l'accomplissement suprême. Ses précédentes expériences à la CAN ont été frustrantes, il n'a joué qu'une mi-temps du match pour la troisième place en 2019 et a donc manqué celle de 2022.

"En 2019, Odion Ighalo était là. C'est un grand frère pour moi, c'était important pour moi d'en passer par l'apprentissage auprès de lui, de profiter de son expérience", explique le joueur né à Lagos.

"Je devais être présent au Cameroun mais je me suis blessé au visage", rappelle Osimhen. "Maintenant je suis là, un rêve se réalise. Je ne veux pas me mettre en avant mais je pense que beaucoup de joueurs disent cela. Je suis plutôt un joueur d'équipe".

Comme leader, il "pense" avoir "les qualités pour que nous fassions un tournoi dont nous puissions être fiers".

"Le premier match était décevant, admet-il Il faut que nous rétablissions cela pour le prochain match, contre un adversaire plus fort", où un autre attaquant, Sébastien Haller, rêve de gloire.