Après un début de saison houleux, l'Olympique de Marseille semble avoir trouvé son rythme de croisière, sans certitude toutefois sur son plan de jeu, avant de débarquer jeudi (21h00) à Brighton avec l'objectif de finir premier de son groupe en Ligue Europa.

Les Phocéens, invaincus en cinq matches dans la compétition, sont en tête du groupe B mais ils n'ont qu'un point d'avance sur leur dauphin, Brighton, avant une dernière escale risquée sur la côte sud de l'Angleterre.

Pas de noeud au cerveau à se faire, l'équation est simple: une victoire ou un match nul enverrait l'OM en huitièmes de finale, tandis qu'une défaite obligerait à disputer un barrage face à un repêché de la Ligue des champions.

Gennaro Gattuso et ses joueurs voudront s'éviter tout match supplémentaire, et la forte incertitude sportive qui va avec, alors qu'ils se trouvent déjà engoncés dans un calendrier serré.

Avant leur déplacement à Brighton, ils ont enchaîné cinq rencontres en l'espace de seize jours, un marathon densifié par l'affiche contre Lyon, reporté fin octobre à cause de graves incidents à Marseille, et disputé en milieu de semaine dernière.

Le club provençal a bien digéré ce menu copieux: après un match nul à Strasbourg (1-1), il a battu l'Ajax Amsterdam (4-3) en Ligue Europa, dominé Rennes (2-0), Lyon (3-0) puis Lorient (4-2), grâce notamment à Pierre-Emerick Aubameyang, auteur de sept buts sur les quatre derniers matches.

Souplesse tactique

Les nets progrès aperçus contre l'OL et chez les Merlus, du moins en première période, ont été réalisés avec un schéma tactique inédit sous Gattuso, une défense à trois joueurs (contre quatre habituellement) dont l'entraîneur italien n'est pourtant pas un fervent partisan.

Ses trois défenseurs centraux Leonardo Balerdi, Samuel Gigot et Chancel Mbemba s'épanouissent davantage dans cette configuration qui, en outre, permet d'installer une attaque à deux têtes avec Aubameyang et Vitinha.

Gattuso a mis son "égo" et son "credo footballistique" de côté pour le bien de son groupe, tout en prévenant que ses choix tactiques pourraient évoluer "en fonction des adversaires et de comment ils jouent".

Dimanche à Lorient, Marseille a remporté une quatrième victoire d'affilée, après avoir été incapable d'en enchaîner deux jusqu'à présent cette saison, mais le manque de "maîtrise" et parfois "d'efforts" de ses joueurs a laissé l'entraîneur italien "très énervé".

"Oubliez la question tactique", a-t-il dit mercredi en conférence de presse, "c'est la mentalité qu'on doit améliorer". Le sérieux et l'engagement passent en premier, a-t-il lancé, car "le football, ce n'est pas une blague'.

Brighton à deux faces

"Marseille sous la direction de Gattuso est en train de changer, ils jouent dans une disposition tactique différente. Aubameyang marque plein de buts et je pense que les deux équipes sont meilleures aujourd'hui que lors du premier match à Marseille (2-2 le 5 octobre, ndlr", a affirmé de son côté Roberto De Zerbi.

L'Italien connaît une période moins faste sur le banc des "Seagulls", seulement sortis vainqueurs de cinq de leurs quinze derniers matches.

Le club au maillot bleu et blanc, comme Marseille, connaît probablement une petite crise de croissance en disputant une coupe d'Europe pour la première fois de son histoire, une débauche d'énergie qui lui coupe un peu les jambes en championnat.

L'actuel huitième de Premier League, accroché samedi par l'avant-dernier Burnley (1-1), court toujours cette saison après son premier match sans encaisser de but sur la scène domestique.

A l'inverse, la Ligue Europa réussit bien à l'armada emmenée par Lewis Dunk, Pascal Gross, James Milner ou encore Joao Pedro, co-meilleur buteur de la compétition avec Aubameyang (5 buts chacun). Elle reste sur trois victoires, sans but pris.

Mettre fin à cette série, voilà une belle mission pour "Aubam", de retour en Angleterre pour la première fois depuis son départ, cet été, d'une équipe de Chelsea qui n'en voulait plus.