Le redressement de Manchester United, sixième avant de recevoir Bournemouth samedi (16h00), s'est opéré sous le magistère de Harry Maguire, cadre défensif réhabilité par Erik ten Hag aux dépens de Raphaël Varane, remplaçant depuis deux mois en championnat.

Le Français connaît une inhabituelle traversée du désert avec les Red Devils, qu'il a rejoints à l'été 2021 en provenance du Real Madrid, avec son titre de champion du monde et ses quatre Ligues des champions sous le bras.

Qu'il ait été amoindri par des soucis physiques ou barré par la concurrence, Varane n'a plus connu de titularisation en championnat depuis le 30 septembre et une défaite 1-0 contre Fulham.

Dans l'intervalle, ses entrées en jeu lui ont seulement permis de jouer une vingtaine de minutes en cumulé. Il a assisté au derby perdu 3-0 contre City, fin octobre, depuis le banc des remplaçants et n'a disputé aucun des trois derniers matches de Premier League. Contre Chelsea (2-1), mercredi, un mal de dos l'a même empêché d'être dans le groupe.

"Choix tactique"

Ce déclassement s'explique par un simple "choix tactique" de l'entraîneur, et non par une quelconque brouille avec l'ancien Madrilène recruté il y a deux ans contre plus de 40 millions d'euros, assurent en chœur Erik ten Hag et l'entourage du joueur.

"C'est un joueur très important mais il y a une compétition interne, c'est ce qu'il faut dans un grand club", a souligné le manager néerlandais le mois dernier.

Or, depuis que ten Hag a relancé l'Anglais, Manchester United a empilé six victoires en huit rencontres, avec seulement sept buts encaissés et un pactole de dix-huit points amassés. Seul le leader Arsenal (19 pts) a fait mieux sur cette période.

Dixième il y a deux mois, Manchester United occupe la sixième place avant la 16e journée, à égalité de points avec le cinquième Tottenham, et à trois longueurs de Manchester City, qui occupe la quatrième place qualificative pour la prochaine Ligue des champions.

L'embellie des Red Devils sur la scène nationale trouve en partie son explication dans la quasi-résurrection de Maguire, abonné au banc de touche en début de saison et annoncé partant au sortir de l'été, après une dernière année passée dans l'ombre de Varane.

Martinez, absence pesante

"J'ai eu deux ou trois occasions la saison dernière d'enchaîner les matches, mais j'ai été malade, j'ai été blessé deux fois, donc je n'ai jamais eu le rythme et je n'ai jamais enchaîné les matches qui m'auraient permis de faire mes preuves auprès du manager", a rembobiné, mi-novembre, ce pilier de l'équipe d'Angleterre.

"D'un autre côté, +Rapha+ (Varane) et +Licha+ (Lisandro Martinez) étaient brillants et ont réussi de nombreux +clean sheets+ (des matches sans but encaissé). J'ai dû attendre mon heure et être patient", a-t-il reconnu.

C'est avec cette paire axiale franco-argentine que ten Hag, pour sa première saison complète, a réussi à ramener Manchester United dans le top-4 final.

La blessure à un pied et l'opération de Martinez, à l'infirmerie depuis deux mois et demi, n'arrange pas les affaires de son compère français.

Varane aurait pu dépanner sur le côté gauche de la défense centrale, avec Maguire à droite, mais l'entraîneur ne le juge pas assez fiable à ce poste-là.

Luke Shaw, Jonny Evans et Victor Lindelöf, les trois partenaires récents de Maguire, "sont droitiers mais ils peuvent jouer de manière très confortable à gauche et ils peuvent prendre les bons angles (de passe)", a expliqué le Néerlandais en novembre pour justifier ses choix.

La situation de Varane pourrait s'améliorer avec le retour de Lisandro Martinez, espéré en début d'année 2024. En attendant, le champion du monde 2018 et vice-champion du monde 2022 est contraint de ronger son frein.