Freiné par une crise extra-sportive brutale, l'OM traverse une saison très moyenne avec une 8e place en L1 et seulement deux points en deux matchs de Ligue Europa avant de recevoir l'AEK Athènes jeudi. Mais les choix sportifs posent également question, à commencer par un mercato qui semble raté.

Pablo Longoria a-t-il perdu de sa magie ? Alors que le flair du dirigeant espagnol sur le marché des transferts avait offert quelques très jolis coups à l'OM ces dernières saisons (Chancel Mbemba, Mattéo Guendouzi, Jordan Veretout, Jonathan Clauss, Alexis Sanchez...), la cuvée mercato 2023 semble bien fade.

Elle l'est d'autant plus qu'en sens inverse, l'OM a laissé partir cet été plusieurs joueurs de caractère, appréciés des supporters (Guendouzi, Cengiz Under, Dimitri Payet, Sead Kolasinac...).

Le principal point d'interrogation concerne le poste d'avant-centre. Sans que l'on sache très bien quelles sont les responsabilités des uns et des autres, Alexis Sanchez a quitté l'OM cet été après une saison pleinement réussie et a été remplacé par Pierre-Emerick Aubameyang.

Ancien d'Arsenal, du Borussia Dortmund ou de Barcelone, le Gabonais avait l'expérience et la carte de visite pour endosser le rôle d'attaquant N.1 de l'OM, mais les trois premiers mois de son aventure marseillaise sont décevants.

A la hauteur en coupes d'Europe, où il tentera jeudi d'augmenter son bilan satisfaisant de quatre buts, il est à la peine en Ligue 1, avec un seul but, inscrit face au Havre. Samedi encore à Nice, alors que le score était de 0-0, il a manqué une occasion qu'un joueur de sa trempe aurait dû transformer en but.

Kondogbia ne pèse pas

A ses côtés, les deux ailiers sénégalais Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr connaissent eux aussi des débuts mitigés.

Amoureux sincère de l'OM, où il a joué enfant pendant un an, Ndiaye a été accueilli comme une star à Marseille, où plusieurs dizaines de supporters l'ont fêté à l'aéroport avec banderoles et fumigènes.

Depuis, il semble jouer avec la pression de cette affection débordante et propose des prestations aussi brouillonnes que courageuses. Avec un but et deux passes décisives, ses statistiques sont en tous cas insuffisantes.

Arrivé comme lui de la deuxième division anglaise, Sarr fait un peu mieux, avec trois buts et deux passes décisives, malgré une maladresse récurrente.

Dans le secteur offensif toujours, l'Argentin Joaquin Correa a peu joué et n'a pas apporté grand-chose. Surtout, il a été immédiatement pris en grippe par une partie du public, qui lui reproche une attitude trop nonchalante.

Au milieu de terrain, Geoffrey Kondogbia, poids lourd annoncé du mercato a lui aussi déçu. Expulsé dès son premier match marseillais à Athènes face au Panathinaïkos, l'international centrafricain n'a jamais pu enchaîner et n'a pour l'instant rien apporté.

"Je n'ai pas eu trop de chances avec une succession de petites blessures. Je vais continuer à bosser pour donner 100% à l'équipe", a-t-il assuré samedi après la défaite concédée à Nice.

La satisfaction Lodi

L'une des très rares satisfactions du mercato se trouve en défense, où le latéral gauche brésilien Renan Lodi, transféré de l'Atlético de Madrid, a prouvé sa valeur.

Arrivé légèrement blessé, il a compensé ses difficultés physiques initiales par son expérience et a ensuite montré qu'il était un latéral de haut niveau, avec notamment une superbe qualité de centre.

L'impression est plus neutre pour Amir Murillo. Venu jouer les doublures, le Panaméen remplit ce rôle de façon honorable, même s'il a été en difficulté samedi en Nice.

Arrivé en toute fin de mercato, le jeune défenseur central Bamo Meïté a lui aussi souffert lors des 10 minutes passées sur la pelouse de l'Allianz Riviera. Pour le moment, il joue peu, alors qu'Isaak Touré, qui a fait le chemin inverse en passant de l'OM à Lorient cet été, est titulaire et a même marqué contre Rennes dimanche.