Roc infranchissable des Sang et Or la saison dernière, l'Autrichien Kevin Danso redevient à point nommé l'élément clé en défense du RC Lens, opposé au PSV Eindhoven en Ligue de champions mardi, pour garder la tête de son groupe.

Un tacle vaut parfois un but. Celui in extremis de Kevin Danso devant ses cages, samedi au Havre, a permis à Lens de préserver sa cage inviolée et de ramener le point du match nul (0-0). Un geste comme un symbole d'un roc reconsolidé.

Dans la foulée de l'exploit des Lensois face à Arsenal (2-1), leur entraîneur Franck Haise avait salué le retour de ses cadres au plus haut niveau. Parmi eux, l'international autrichien (15 sélections) de 25 ans Kevin Danso.

"Toutes les équipes ont besoin de leurs cadres, au plus haut niveau. Quand tous vos cadres, en même temps, sont au niveau où ils ont été ce soir, ou dans la dynamique de ces dernières semaines, c'est forcément plus facile", avait apprécié Haise.

Après le départ de Seko Fofana, le coach lensois a nommé Brice Samba nouveau capitaine et promu Danso comme cadre et relai au sein du vestiaire, aux côtés de Jonathan Gradit et Florian Sotoca, au club depuis la saison de la remontée en Ligue 1 (2019/20).

Vice-champion la saison passée derrière le PSG, Lens a fini meilleure défense du championnat avec onze buts encaissés de moins que le champion parisien. Une défense de fer donc, avec comme alliage ultime Brice Samba-Kevin Danso: soit le dernier rempart international français et, devant lui, l'inamovible arrière central autrichien.

Inamovible "leader"

Pourtant, en ce début de saison, avec un seul point glané lors des cinq premières journées de L1, Lens était méconnaissable, tout comme son N.4. Il a fallu attendre l'arrivée sur la grande scène européenne, à Séville, pour retrouver des couleurs (1-1). Depuis, si tout n'est pas parfait, le club artésien ne perd plus (trois nuls, trois victoires), a pris la tête de son groupe européen et Danso fait à nouveau peur aux attaques adverses.

Si cette solidité semble retrouvée, c'est en grande partie grâce à lui: "Quand il est performant, souvent l'équipe l'est", souligne son compère Jonathan Gradit. "On l'a retrouvé mais on ne l'avait pas forcément perdu. C'était à l'image de notre équipe, on était un peu moins bien en début de saison".

"Il nous apporte énormément. Forcément, quand il fait des prestations comme contre Le Havre, ça se remarque", continue Gradit, qui loue la "régularité" de son coéquipier et voit en lui un "professionnel", un "gagneur" et un "leader" du RCL.

Né en Autriche de parents ghanéens, Danso a été recruté à Augsbourg par le RC Lens en 2021. Depuis, le défenseur d'1,90 m s'est imposé dans la colonne vertébrale lensoise jusqu'à devenir la saison passée "l'un des meilleurs défenseurs d'Europe", dixit son entraîneur, et figurer dans l'équipe-type du championnat.

En C1, où les cadres sont particulièrement attendus, Danso a répondu présent pour l'instant. Contre Arsenal, il avait même failli ouvrir le score sur corner. Et s'il n'avait pas réussi à contrer Gabriel Jesus sur le but des Gunners, il avait par la suite été impérial. 

Courtisé par des clubs italiens cet été, il a prolongé jusqu'en 2027 dans le Nord. Preuve de son attachement et de sa volonté d'encore grandir avec le club. 

En cas de victoire mardi, une qualification en huitièmes de finale serait plus que jamais réalisable, deux décennies après la dernière campagne dans la reine des compétitions européennes.