La convalescence s'éternise pour l'OM: d'abord plutôt à l'aise sur la pelouse de Nice, les Marseillais de Gennaro Gattuso n'ont pas tenu la distance et se sont finalement inclinés 1-0 samedi contre les Aiglons, leaders provisoires du championnat.

Le podium de la Ligue 1 se joue entre Paris et la Côte d'Azur. La première place est pour l'instant pour Nice, encore très solide samedi soir et toujours invaincu après neuf journées. 

Mais les Aiglons pourraient la céder à leurs voisins de Monaco, 3e derrière le Paris SG mais qui repasseront devant tout le monde en cas de succès contre Metz.

Marseille de son côté regarde ça d'assez loin, peut-être trop déjà, puisque les Provençaux sont 7e en attendant les matchs de dimanche et comptent désormais sept longueurs de retard sur l'OGCN.

L'OM a pourtant de nouveau montré quelques signes de reprise en main samedi, avec un jeu plus ambitieux, plus de confiance et plus d'unité depuis l'arrivée de Gattuso.

Mais les Marseillais peuvent vraiment s'en vouloir car ce sont eux qui ont fait basculer le match, entre la 70e et la 80e minute de jeu.

C'est d'abord Pierre-Eymerick Aubameyang, invisible jusque-là, qui a oublié de tuer la partie en ratant un face-à-face ouvert contre Marcin Bulka, plaçant son petit ballon piqué sur le poteau (73e).

Sans occasions

C'est le genre d'action que l'attaquant gabonais, par son statut, son expérience et son profil, est censé mener au bout. Il ne l'a pas fait et, à l'autre bout du terrain, c'est ensuite Leonardo Balerdi qui a précipité la chute de l'OM.

Alors que lui avait été jusqu'alors impeccable, l'Argentin est sorti de son match tout seul et a pris deux cartons jaunes en cinq minutes, pour protestations répétées puis pour une faute évitable.

Il a laissé son équipe à 10 et sur le coup-franc, le remplaçant Evann Guessand a placé un superbe coup de tête, trop puissant pour Ruben Blanco (1-0, 80e), entré à la place de Pau Lopez, blessé peu avant sur un dégagement. 

Auparavant, entre des Niçois sereins et des Marseillais tout de même un peu requinqués par l'arrivée de Gattuso, le duel avait été équilibré. Tellement équilibré, même, qu'il a longtemps été dénué de la moindre occasion.

Il y avait des créateurs de danger des deux côtés, pourtant, avec Iliman Ndiaye ou Amine Harit côté marseillais, et Jérémie Boga ou Terem Moffi chez les Aiglons.

Pas d'autonomie

Décidément revenu à un excellent niveau, Harit était alors le détonateur de toutes les actions marseillaises, alors que Jonathan Clauss, à droite, semblait fatigué après son séjour réussi en équipe de France.

Mais les Niçois étaient au fond assez à l'aise dans leur faux-rythme, n'accélérant que quand Moffi était lancé vers la profondeur ou que Boga avait dix mètres devant lui pour martyriser Clauss, dont la pénible soirée s'est arrêtée à la pause.

Alors que le duel de coachs 100% italiens entre Gattuso et Francesco Farioli risquait de prendre des airs de caricature de match tactico-soporifique, Nice est ensuite mieux entré dans la deuxième période, avec d'abord plusieurs frappes non-cadrées mais surtout un pressing beaucoup plus saignant.

Malgré quelques occasions marseillaises, notamment une tête de Harit bien sortie par Bulka, Nice n'a au fond jamais vraiment tremblé et a frappé au moment où l'OM a commencé à perdre le fil.

La défaite de samedi vient donc confirmer que Marseille, passé du rythme indolent de Marcelino au jeu plus énergivore de Gattuso, n'a toujours pas 90 minutes d'autonomie, ni physique, ni mentale, ce qui est un peu embêtant à fin-octobre et alors que les matchs s'enchaînent avec les réceptions à venir de l'AEK Athènes jeudi et de Lyon dimanche.