A 37 ans, Olivier Giroud n'a rien d'une solution d'avenir, mais à huit mois de l'Euro-2024 il fait toujours figure de titulaire en puissance à la pointe de l'attaque française, face à des concurrents qui n'ont pas encore répondu aux attentes.

Entré en jeu vendredi contre les Pays-Bas, où la France a scellé sa qualification à l'Euro en Allemagne (14 juin - 14 juillet), Olivier Giroud pourrait cette fois être titulaire contre l'Ecosse mardi en amical.

Plusieurs fois annoncé fini pour le très haut niveau, Giroud a toujours répondu présent. Devenu lors de la Coupe du monde 2022 le meilleur buteur de l'histoire des Bleus (54), le vice-champion du monde compte bien continuer sa belle aventure en Bleu.

"Il a cette expérience, ce vécu, et toujours cette capacité à être efficace", a souligné Didier Deschamps lundi. "Même s'il y a eu des périodes avec l'équipe de France où il ne l'a pas été, ça ne l'empêche pas d'avoir ce record aujourd'hui".

Contre la retraite à 37 ans

Affamé de victoires et de titres, le champion du monde 2018 n'a pas pris sa retraite internationale après le Qatar, à la différence de Raphaël Varane, Hugo Lloris, Karim Benzema ou Steve Mandanda. 

En 2023, il a connu six sélections, dont trois titularisations, et devrait connaître sa 127e mardi à Lille, sur la lancée d'un bon début de saison avec l'AC Milan (4 buts, 3 passes décisives).

Après avoir dépassé Thierry Henry (51) au panthéon des buteurs français le 4 décembre 2022, en 8e de finale contre la Pologne (3-1), Giroud a inscrit le 53e contre l'Angleterre (2-1) en quart puis le 54e cette année, contre Gibraltar (3-0) en éliminatoires de l'Euro.

Derrière l'arme fatale des Bleus Kylian Mbappé, meilleur réalisateur des Bleus en 2023 avec six buts, dont un nouveau superbe doublé contre les Pays-Bas à Amsterdam, aucun attaquant n'est indiscutable. 

Au point qu'avec son expérience, son professionnalisme et son âme de compétiteur acharné, Giroud postule encore naturellement au poste de titulaire à la pointe du 4-3-3 ou du 4-2-3-1 de Deschamps.

Si son total est maigre en 2023 (1 but), celui de ses concurrents l'est tout autant: Randal Kolo Muani, qui a bénéficié du plus de temps de jeu en N.9, n'a pas marqué depuis la demi-finale du Mondial contre le Maroc. Et Marcus Thuram a inscrit son premier et seul but en Bleu contre l'Irlande en septembre.

Coude-à-coude

Ainsi le Rossonero, le Parisien et le Nerazzurro sont au coude-à-coude à huit mois de l'échéance continentale. 

En attaque, "la hiérarchie (...) est évolutive", expliquait "DD" la semaine dernière, et "ce n'est pas parce qu'il y en a un qui marque trois buts qu'il va devenir N.1, c'est plus une réflexion par rapport au profil des joueurs et à l'adversaire".

Giroud et Thuram sont ainsi davantage des attaquants pivots, que l'on cherche dos au but pour un une-deux, une remise, une rampe de lancement qu'affectionne particulièrement la fusée Mbappé à gauche, ou Kingsley Coman et Ousmane Dembélé sur l'aile droite. 

Deschamps prendra également en compte la fraîcheur et le temps ne joue, sur ce point, pas en faveur de l'ancien Gunner: "Olivier a quand même 37 ans, ça amène son entraîneur en club à le gérer, (...) il joue peu de matches entiers", relevait-il.

Une affirmation qui vaut pourtant tout autant pour les concurrents du champion d'Italie 2022: ni Thuram (26 ans) ni Kolo Muani (24 ans) ne jouent généralement l'intégralité des matches en club.

Toujours est-il qu'avoir "à disposition ce trio-là aujourd'hui", "en pleine possession de (ses) moyens, c'est plutôt bien", s'est réjoui Deschamps lundi.

Et même à 37 ans, Giroud a en tout cas prouvé qu'il était toujours prêt à se renouveler: après l'exclusion de Mike Maignan avec l'AC Milan, c'est lui qui a enfilé les gants avec brio dans les dernières minutes pour préserver le 1-0 contre le Genoa (1-0). Giroud: à la fois Olive et Tom.