Dernier de la Ligue 1 avant de recevoir Lorient dimanche (15H00), Lyon navigue à vue aussi bien sportivement qu'en coulisses où le président John Textor poursuit son démantèlement de l'empire bâti durant 36 ans par Jean-Michel Aulas.

L'homme d'affaires américain, qui a repris le club rhodanien en décembre 2022, entend se délester "des actifs non essentiels pour se concentrer sur le football".

Après la cession du club américain OL Reign qui reste toujours à finaliser pour fin 2023, il a désormais le projet de vendre la totalité de l'Arena (12.000 à 16.000 places), bâtie face au Groupama stadium, qui sera inaugurée fin novembre.

L'objectif est d'en tirer un bénéfice estimé à 50 millions d'euros et destiné à organiser des académies de football en Floride, Afrique et au Brésil au bénéfice d'Eagle Football, la structure multiclubs qu'il dirige. Et non au profit de l'Olympique lyonnais.

Le président de l'Asvel, Tony Parker, dont le club doit y disputer la majorité de ses matches d'Euroligue, s'est déclaré candidat au rachat de cette structure financée par OL Groupe avec ses fonds propres et par l'emprunt à hauteur de 141 millions d'euros.

Dans un entretien à L'Equipe, Parker a affirmé "que Textor souhaitait son retour" au board d'OL Groupe, mais il ne fait pas partie de la réorganisation du conseil d'administration opérée en septembre, après l'offre publique d'achat (OPA) clôturée le 2 août.

Par ailleurs, l'un des partenaires financiers de Textor au sein d'Eagle, Iconic Sport, chercherait à se désengager et demanderait, selon le quotidien L'Equipe, le remboursement des 75 millions d'euros investis en raison d'un accord non tenu sur une introduction en bourse.

Lacazette et Lovren de retour

Dans le même temps, dans le but de restructurer la dette de l'entreprise, la banque d'affaires américaine Goldman Sachs a été mandatée pour une levée de fonds de 300 millions d'euros pour OL Groupe dont la cotation en bourse serait, dans un futur proche, négociée à New York plutôt qu'à Paris. 

Dans ce contexte, toutes les rumeurs, comme celle d'un intérêt supposé de l'Arabie saoudite pour un rachat de l'OL, exacerbe un peu plus les inquiétudes du personnel non sportif sur l'avenir de l'emploi avec des départs déjà enregistrés comme celle des suiveurs, ultras ou non.

Le 30 septembre, avant de partir à Reims, une partie des groupes de supporters avaient apporté leurs encouragements à l'équipe de Fabio Grosso à l'entrée de l'aéroport de Bron mais dès la nouvelle défaite consommé de Lyon (2-0) en Champagne, l'ambiance s'était tendue pour les 950 personnes qui avaient fait le déplacement.

Pour calmer leur colère, Textor a critiqué publiquement, dans un communiqué, l'investissement de certains joueurs, soutenu l'entraîneur Fabio Grosso et promis un mercato d'hiver ambitieux pour renforcer l'équipe grâce à la levée des restrictions imposées cet été par la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion).

Encore faut-il que le gendarme financier du football français soit aussi convaincu par l'évolution de la situation économique de l'OL que l'est l'homme d'affaires américain.

Mais localement, avec l'incertitude en coulisses, la dernière place au classement et la perspective d'une relégation en Ligue 2, les autorités sont vigilantes: la situation pourrait dégénérer en cas de nouvelle mauvaise performance de l'équipe lyonnaise face à Lorient, dans un match du bas de classement. 

Les Merlus sont 16e avec quatre points de mieux que Lyon qui cherchera à gagner son premier match de la saison en comptant notamment sur les retours de deux leaders, Alexandre Lacazette en attaque et Dejan Lovren en défense.