Dans un derby bouillant, Rennes a mis fin à sa série de cinq matches nuls consécutifs en championnat en s'imposant contre Nantes 3-1, dimanche au Roazhon Park en clôture de la 7e journée de Ligue 1.

Depuis leur victoire inaugurale contre Metz, les hommes de Bruno Genesio n'avaient plus goûté à la victoire en championnat, accumulant des nuls frustrants, comme incapables de se libérer de la pression de ne pas perdre.

"On a su garder le fil de la rencontre", s'est félicité l'entraîneur rennais. "J'aimerais qu'on fasse mieux dans le jeu, tout le monde veut qu'on fasse mieux, les joueurs les premiers. Mais ce qui paiera c'est la régularité", a--t-il ajouté.

Avec ces trois points, le Stade rennais recolle au haut du tableau, à la sixième place, un point derrière le Paris Saint-Germain (11 points) qu'il accueillera dimanche prochain.

Après deux succès rassurants contre Clermont et Lorient, les Canaris, 13e avec 8 points, ont eux peu à peu perdu le fil d'un match de plus en plus crispé.

"Jusqu'au deuxième but où on fait une grossière erreur, on est dans une configuration normale de derby", a regretté le coach nantais Pierre Aristouy. "Après, tout le reste c'est un contexte émotionnel qui nous fait sortir du match" a-t-il déclaré, pointant sans le nommer directement l'arbitrage.

La fête était déjà quelque peu gâchée par l'absence de supporters des Canaris, qui avaient choisi de boycotter la rencontre pour protester contre les restrictions imposées par la préfecture.

Les ultras rennais du Roazhon Celtic Kop étaient eux bien présents, et ont entonné après 20 minutes de jeu de tristes chants homophobes contre Matthis Abline, prêté durant l'été au FC Nantes par le Stade rennais, et pourtant absent de la feuille de match. 

Une pluie de cartons

Tout avait bien débuté pour les Rennais, avec un déboulé sur son côté droit d'Assignon, très en jambes et fauché dans la surface par Moutoussamy, une faute sanctionnée d'un logique penalty.

Pour son retour de blessure, le gardien nantais Alban Lafont n'a pas eu le temps d'échauffer ses gants avant de se retrouver face à Bourigeaud. D'un contre-pied parfait, le capitaine rennais a facilement ouvert le score (6e).

Malgré quelques alertes sur les cages de Mandanda, solide face à Mollet (13e) ou Simon (43e), les Rennais ont globalement dominé la première période, sans parvenir à se montrer décisifs face à des Canaris solidaires en défense.

Et juste avant la pause, le Stade rennais s'est mis en difficulté tout seul, sur une mauvaise relance dans l'axe de Mandanda pour Omari. Sous la pression de Mollet, le défenseur des Rouge et noir a perdu le ballon, offrant sur un plateau au capitaine nantais Chirivella l'occasion d'égaliser (45e).

L'ambiance est devenue nettement plus tendue en seconde période, notamment après un accrochage entre Moutoussamy et Bourigeaud, victime d'une semelle du milieu nantais, et les cartons se sont mis à pleuvoir (six en sept minutes) dans une rencontre jusqu'ici très propre.

Dans un match de plus en plus accroché, la lumière est venue pour les hommes de Bruno Genesio dans la profondeur. Servi par une ouverture lumineuse de Matic, Truffert a remis pour Désiré Doué, auteur d'une frappe puissante sur laquelle Lafont n'a pu que toucher le ballon (73e).

Réduits à 10 après l'expulsion de Mohamed pour une contestation vigoureuse auprès de l'arbitre (77e), les Nantais ont ensuite concédé un dernier but après une faute dans la surface de Jean-Charles Castelletto sur Guela Doué, et un penalty réussi par Kalimuendo (90e+6).