L'équipe nationale féminine d'Espagne va faire ses débuts avec l'étoile mondiale sur son maillot jeudi lors d'un match de Ligue des nations contre la Suède, après plusieurs jours de polémiques l'empêchant de préparer sereinement le match.

La Roja n'a pratiquement pas eu d'entraînement avant le déplacement à Göteborg depuis que la nouvelle sélectionneuse espagnole, Montse Tomé, a surpris tout le monde lundi en convoquant une majorité de joueuses qui s'étaient déclarées inéligibles.

La plupart des 23 joueuses convoquées, dont des championnes du monde comme Alexia Putellas, avaient signé une déclaration d'inéligibilité jusqu'à ce que des changements interviennent au sein de la Fédération espagnole (RFEF) à la suite du scandale du baiser forcé de l'ancien président Luis Rubiales à Jenni Hermoso, qui n'a pas été convoquée.

La joueuse du club mexicain Pachuca n'a pas été retenue pour "la protéger de toute la pression qu'elle peut subir", a avancé mercredi Rafael del Amo, responsable du football féminin à la RFEF, après avoir conclu des accords avec les joueuses.

Ces accords ont été trouvés après des heures de réunion tout au long de l'après-midi de mardi et jusqu'aux premières heures de la matinée de mercredi, avec l'intervention du gouvernement espagnol, qui a précisé qu'il n'y aurait finalement pas de sanctions pour les joueuses qui ne souhaitaient pas rester.

Sans Mapi León ni Patri Guijarro

C'est la crainte de ces conséquences, prévues par la loi, qui a poussé les joueuses à répondre à l'appel de Tomé.

"Si c'est y aller ou être sanctionnée, alors je dois y aller", a déclaré Mapi León à son arrivée au centre d'entraînement. Elle a ensuite été libérée, tout comme sa coéquipière Patri Guijarro, après les accords conclus.

"Les joueuses nous ont fait part de leur inquiétude quant à la nécessité d'opérer de profonds changements au sein de la RFEF et la Fédération s'est engagée à ce que ces changements aient lieu immédiatement", a affirmé le président du Conseil espagnol du sport (CSD), Víctor Francos, en annonçant les accords et la décision de la majorité des joueuses de participer aux matches contre la Suède et la Suisse.

Le moment fort a été le limogeage mercredi du secrétaire général Andreu Camps, un proche de Rubiales, dont les joueuses réclamaient le départ.

"Nous sommes heureuses parce qu'il est vrai que des changements sont en cours et dans ce contexte, nous soutenons pleinement nos coéquipières", a insisté Mapi León en quittant le camp d'entraînement.

- Mission JO –

Les accords ont ramené un peu de calme et ont permis à la Roja d'effectuer sa seule séance d'entraînement mercredi avant de s'envoler jeudi pour la Suède, 3e du dernier Mondial et première au classement Fifa, dont les joueuses ont manifesté leur soutien aux Espagnoles.

"Il faut qu'elles sentent le soutien autour d'elles, que les autres pays les encouragent dans leurs décisions. Si elles estiment qu'elles doivent boycotter (le match) pour faire bouger les choses, nous les soutiendrons bien sûr", a déclaré mardi la milieu de terrain suédoise Filippa Angeldahl.

Si le match n'est pas compromis, on ignore dans quel état se trouveront les Espagnoles, qui n'ont pas fait de pause depuis qu'elles ont remporté leur première Coupe du monde le 20 août à Sydney et qui jouent à travers cette Ligue des nations leur première qualification aux Jeux olympiques.

Les deux finalistes du tournoi se qualifieront pour Paris-2024. Si la France, déjà qualifiée comme pays organisateur, est finaliste, le billet ira à la sélection qui remportera le match pour la troisième place.