Auteur jeudi de son premier but en équipe de France face à l'Irlande (2-0), Marcus Thuram espère profiter du forfait d'Olivier Giroud pour continuer à se mettre en évidence en sélection, mardi en Allemagne, même s'il lui faudra se montrer beaucoup plus efficace pour être autre chose qu'un supplétif en bleu. 

Il aura fallu attendre onze apparitions avant que l'attaquant de l'Inter Milan ne finisse par ouvrir son compteur avec les vice-champions du monde. Entré en jeu à la 26e minute à la place de Giroud, touché à la cheville gauche, le joueur de 26 ans n'a pas laissé passer l'occasion au Parc des Princes contre les Irlandais lors des qualifications de l'Euro-2024, sous l'oeil vigilant de son illustre père Lilian, présent en tribunes.

Une belle récompense pour l'ancien Guingampais, régulièrement convoqué en équipe de France depuis novembre 2020, mais qui se contente pour le moment de miettes et d'un statut de remplaçant au poste d'avant-centre. 

Thuram n'a ainsi été titularisé qu'à seulement deux reprises chez les Bleus, en raison d'un rendement encore loin d'être optimal et d'une sévère concurrence. 

Il aurait d'ailleurs pu gonfler ses statistiques face à l'Irlande, mais il a de nouveau pêché dans la finition, s'attirant les commentaires amusés de son coéquipier Dayot Upamecano. 

"Je l'ai félicité pour son but, mais il aurait dû en mettre deux", a lâché dans un grand sourire le défenseur du Bayern Munich. 

Didier Deschamps partage lui aussi la même analyse. 

"Il n'a pas toujours énormément de temps de jeu. D'ailleurs il était énervé après lui-même parce qu'il aurait pu en mettre au moins un ou deux de plus. Le plus important c'est de marquer des buts. C'est bien aussi qu'il gagne en efficacité. Il a un bon jeu de tête, il est capable de prendre la profondeur. C'est un attaquant complet mais il a encore une bonne marge de progression", a estimé le sélectionneur.

Devenir plus clinique

Deschamps, qui a longtemps porté le maillot de la Juventus Turin (1994-1999) et connaît bien la Serie A, le sait mieux que quiconque: à l'Inter, qu'il a rejoint cet été malgré les avances du PSG et de l'AC Milan, Thuram sera forcément jugé sur son adresse devant le but. 

D'autant qu'il aura la lourde tâche de faire oublier chez les Nerazzurri des artificiers de la trempe d'Edin Dzeko et Romelu Lukaku.

Jusqu'ici, le natif de Parme, où évoluait son père, n'a pas particulièrement brillé dans ce domaine. 

Au cours des quatre saisons passées à Moenchengladbach entre 2019 et 2023, il n'a inscrit que 44 buts en 144 matches, toutes compétitions confondues, même s'il a longtemps évolué comme ailier, avant de se muer petit à petit en attaquant de pointe.             

Avant la délivrance contre l'Irlande, son principal fait d'armes en équipe de France était sa passe décisive à destination de Kylian Mbappé sur le deuxième but des Bleus en finale de la Coupe du monde 2022 face à l'Argentine. Une action entrée dans la légende en dépit d'un dénouement cruel pour les Tricolores.

Pour venir bousculer une hiérarchie où il apparait clairement derrière la superstar Kylian Mbappé, Olivier Giroud et Randal Kolo Muani, Thuram, surtout connu pour sa vitesse et sa puissance, devra donc étoffer sa palette et devenir plus clinique dans la surface de réparation. 

L'indisponibilité de Giroud et le manque de temps de jeu de Kolo Muani, ménagé ces derniers jours en raison d'une entorse à la cheville droite, lui permettront peut-être d'enchaîner contre les Allemands mardi à Dortmund en amical. A lui de saisir sa chance pour démontrer qu'il vaut beaucoup mieux qu'un simple rôle de remplaçant.