Intraitable depuis le début de l'année et tout proche de se qualifier pour l'Euro-2024, l'équipe de France s'appuie sur une attaque de feu mais aussi sur une défense de fer, qui n'a toujours pas encaissé le moindre but depuis le Mondial-2022.

Quand on évoque les Bleus, c'est logiquement le nom de Kylian Mbappé qui vient en premier à l'esprit. Mais si la superstar du PSG aimante tous les regards, les vice-champions du monde ont bien d'autres atouts dans leur sac, à commencer par une arrière-garde qui a pris la bonne habitude de ne rien laisser passer ces derniers mois.

Fermé à double tour, le secteur défensif est sans conteste la grande satisfaction du moment pour Didier Deschamps, toujours très sensible à cet aspect. Face aux Irlandais (2-0), jeudi au Parc des Princes, les Français ont ainsi enchaîné un cinquième match d'affilée en conservant leur cage inviolée, malgré une refonte de la charnière centrale avec le forfait d'Ibrahima Konaté. 

Qu'importe la configuration, ou les joueurs alignés, les Bleus ont érigé une ligne infranchissable devant leur but. Les retraites internationales de cadres historiques comme celles du gardien et capitaine Hugo Lloris et du défenseur Raphaël Varane à l'issue de la Coupe du monde au Qatar ont été parfaitement digérées, même s'il faudra sans doute attendre des affrontements contre des adversaires plus huppés pour se faire une idée définitive.

"Tout le monde est concentré à la perte du ballon (...). Je ne leur ai jamais demandé de verrouiller. On a surtout cette capacité à bien défendre ensemble", a savouré le sélectionneur. 

Durant le Mondial, la défense française avait quelque peu tangué et Lloris avait été battu au moins une fois par rencontre (8 buts encaissés au total), à l'exception de la demi-finale face au Maroc (2-0). Mais depuis leur retour du Qatar, les Bleus peuvent compter sur un véritable coffre-fort.

Immense réservoir

Le beau parcours en Coupe du monde a désinhibé Dayot Upamecano, trop souvent sujet à des fautes de concentration fatales par le passé, et lui a permis de prendre une nouvelle envergure aux côtés de son compère habituel dans l'axe Ibrahima Konaté. 

Et même quand le joueur de Liverpool n'est pas là, comme contre les Irlandais, la France bénéficie d'un immense réservoir, à l'image de la belle incorporation de Lucas Hernandez en charnière centrale, après neuf mois d'absence en sélection pour cause de blessure. 

Si sur le côté gauche, Deschamps a du matériel avec Théo Hernandez, son frère Lucas, Ferland Mendy, voire Lucas Digne, Deschamps est plus limité à droite où il doit composer avec deux joueurs non-spécialistes du poste, Benjamin Pavard et Jules Koundé. 

Mais il a tout de même réussi à trouver la recette magique avec des éléments appréciant de défendre en avançant et dont la position est déjà fortement sécurisée par les milieux à caractère défensif comme Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot et Eduardo Camavinga, désormais bien installés en équipe de France.      

La défense française a même par moments évolué à trois dans l'axe, jeudi, afin de permettre à Théo Hernandez de se projeter vers l'avant comme il l'affectionne.

"On a eu des sorties de balle avec Lucas (Hernandez), Dayot (Upamecano) et Jules (Koundé), ce qui peut permettre à Théo (Hernandez) de jouer plus haut. Lucas peut verrouiller derrière son frère", a analysé Deschamps.

Au-delà de la défense, il y a aussi la présence dans les buts français de Mike Maignan, impressionnant depuis son intronisation en tant que N.1 après le départ de Lloris. Le gardien de l'AC Milan dégage une telle sérénité et une telle force, qu'il les inocule forcément à ses coéquipiers.

Le joueur formé au PSG a multiplié les arrêts décisifs cette année et a de nouveau sorti, comme au match aller à Dublin, une parade réflexe face à l'Irlande. Difficile de perdre pied quand on dispose d'un tel rempart.