Boum! Aurélien Tchouameni a encore marqué tout en puissance pour l'équipe de France, jeudi contre l'Irlande (2-0) au Parc des Princes, confirmant son début de saison rayonnant avec le Real Madrid.

D'une frappe sourde et enveloppée en dehors de la surface de réparation, le milieu de terrain a décoincé les Bleus, qui patinaient un peu contre les Verts (19).

C'est son style, chacun de ses trois buts en sélection est marqué du sceau de la puissance.

Déjà en quart de finale du Mondial-2022 contre l'Angleterre il avait ouvert le score d'une frappe de 25 m (2-1 score final).

Et pour son premier but international, lors de la 8e de ses 26 sélections, il avait smashé en force de la tête un corner de Mattéo Guendouzi au fond des filets de la Côte d'Ivoire (2-1), offrant la victoire aux siens à la dernière minute, au Stade Vélodrome, en mars 2022.

Ce but, et son inlassable activité, reflète son excellent début de saison à Madrid.

Après une première saison mitigée, où il a souffert de la concurrence, l'ancien Bordelais a commencé la saison dans la peau d'un titulaire, repoussant des monstres sacrés comme Luka Modric ou Toni Kroos sur le banc.

"Avec ma mentalité "

Lui n'a pas douté. "Non, je connais mes qualités, dans une carrière de footballeur il n'y a rien de linéaire, je sais qu'il va y avoir des moments où le mental va être un peu plus mis à rude épreuve", disait-il mardi en conférence de presse à Clairefontaine.

"Mais avec mon équipe de travail et ma mentalité je sais que quoi qu'il arrive ça peut s'inverser", ajoutait-il.

Pour progresser il s'est entouré de "pas mal de monde", expliquait-il. "J'essaie de mettre en place un travail avec des personnes compétentes, un préparateur mental, un préparateur physique, un kiné à la maison pour faire attention à mon corps".

Son entourage décrit un joueur sûr de sa force et de sa destinée d'international.

Même s'il n'a pas toujours joué, sa première saison madrilène était "très enrichissante", estimait-il.

"J'ai fait un bilan", pointé "mes axes de progressions, j'ai fait un travail et aujourd'hui ça porte ses fruits parce que je suis performant sur ce début de saison, et il faut continuer comme ça".

A Madrid, Carlo Ancelotti le fait surtout jouer en sentinelle, comme Didier Deschamps contre l'Irlande.

Du galon

"J'essaie juste de répondre aux consignes du coach et de faire ce que demande l'équipe. Même si joue N.6, je peux me projeter dans le système dans lequel joue le Real", expliquait-il.

Il peut se projeter aussi dans le système Deschamps, il était là, aux abords de la surface, pour reprendre un ballon décalé en retrait par Kylian Mbappé et marquer.

Tchouaméni a aussi donné de la voix et commandé du geste, et rattrapé une erreur d'Adrien Rabiot au milieu de terrain d'un tacle glissé (44).

Il aurait pu signer un doublé, sur un autre boulet de canon hors de la surface boxé cette fois par le gardien Gavin Bazunu (76).

Avec des matches de ce niveau, l'ex-Monégasque prend du galon, en l'absence durable de Paul Pogba, qui a vécu une saison infernale entre ses blessures et ses affaires extra sportives mêlant son frère Mathias, et avant le retour de N'Golo Kanté, qui sort d'une saison pourrie par les blessures.

"On a une bonne relation avec le coach", dit-il, "on est dans un mix entre deux générations, il sait qu'il peut avoir des relais avec des âges différents, il sait que s'il me demande, je serai le premier à répondre".

Tout cela va l'aider à digérer son tir au but manqué en finale mondiale contre l'Argentine (3-3, 4-2 aux t.a.b.).

"Forcément, ça pèse", admet-il. "C'est des épreuves de la vie, j'y pense et j'y penserai toujours, mais c'est quelque chose qui m'a forgé et me rend plus fort aujourd'hui."

Il faudrait tirer le prochain tout en puissance...