Laissé sur le banc il y a deux ans, Rodri a cette fois marqué le but qui offre à Manchester City sa toute première Ligue des champions, samedi à Istanbul contre l'Inter Milan (1-0).

Sur un centre en retrait de Bernardo Silva, l'Espagnol a armé une puissante frappe très travaillée qui a trompé André Onana, le gardien camerounais de l'Inter (68), libérant son équipe qui piétinait devant les digues intéristes.

Rodri, titulaire inamovible de Pep Guardiola cette saison (52 fois), a pris une petite revanche personnelle avec ce but.

En 2021 à Porto, son entraîneur l'avait laissé sur le banc pour mettre Ilkay Gundogan à son poste de N.6, une expérience qui n'avait pas très bien fonctionné, et les Sky Blues avaient perdu contre Chelsea (1-0), sur une passe de Mason Mount vers Kai Avertz que Rodri n'était pas là pour intercepter.

L'international espagnol (41 sélections, un but) avait déjà quelques comptes personnels à régler en demi-finales contre le Real Madrid (1-1, 4-0), un an après avoir échoué dans les dernières secondes au même stade de la compétition contre la "Maison Blanche" (4-3, 1-3).

"Le football nous offre une occasion de nous venger", avait lancé Rodri avant le match aller parlant "de ne rien leur donner et de les tuer quand (ils) le pourraient".

"Nous ne sommes pas là pour nous venger", avait tempéré Guardiola, qui avait insisté pour recruter "un des meilleurs" milieux de terrain du monde en 2019 à l'Atlético Madrid, son club déboursant 70 millions d'euros.

"Intelligent balle au pied"

"Rodri va devenir un transfert incroyable pour nous. Il n'a pas de tatouages, pas de colliers... C'est le principe même du milieu défensif. Un milieu défensif doit être comme ça. Il doit d'abord penser aux autres", louangeait le Catalan. 

"Il n'y a pas de mots pour décrire son impact, avec ou sans le ballon, et à quel point Rodri est intelligent balle au pied. Il attaque l'espace quand il le voit", soulignait encore Guardiola après un match contre Crystal Palace.

Le joueur, qui a pris le rôle dévolu dans ses équipes précédentes à Sergi Busquets, au Barça, ou Xabi Alonso, au Bayern, lui a bien rendu sa confiance en offrant à son entraîneur la Ligue des champions après laquelle il courait depuis 2011 et son deuxième succès avec le FC Barcelone.

Élu homme de la finale par l'UEFA, Rodri avait déjà marqué un but dans le même genre, d'une trajectoire incurvée, en quarts de finale aller contre le Bayern Munich (3-0). Bernardo Silva l'avait déjà trouvé en retrait dans cette zone, aux abords de la surface.

Après la finale de "Cup" victorieuse contre Manchester United (2-1), Rodri avait déjà annoncé la couleur. "Je me sens au sommet de mon art, physiquement, mentalement, dans ma façon de comprendre le jeu.

Il a lui même apporté la touche finale au fabuleux triplé Championnat-Coupe-C1 dont rêvait City. "J'ai essayé de grandir et d'apprendre. C’est ma quatrième année et j'ai beaucoup appris. Je me sens plus mûr. Mais il faut gagner. Il ne s'agit pas seulement de bien jouer, mais aussi de faire partie d’une équipe qui gagne", annonçait-il.

"Pep a dit qu'on ne serait pas +grand, grand+ si on ne gagnait pas en Europe. C'est l'examen que nous devons repasser", racontait le buteur de la finale avant le match. Examen réussi pour Rodri.