L'un remonte enfin, l'autre marque dangereusement le pas: Rennes et Monaco, qui visaient tous deux plus haut, se retrouvent samedi au Roazhon Park pour un duel à haute tension avec l'Europe en point de mire.

Et pour une fois, personne ne cherche à minimiser l'enjeu. L'entraîneur rennais Bruno Genesio parle clairement de "demi-finale", l'attaquant monégasque Breel Embolo de "petite finale".

Il y a seulement quelques semaines, Monaco était 4e mais encore à portée du podium, avec huit points d'avance sur Rennes, 6e. Quelques déconvenues plus tard, les places sont les mêmes mais le podium est loin et il n'y a plus que trois points entre les deux équipes.

Avec 65 points, Monaco n'est plus à l'abri de la remontée de Lille (5e, 63 pts) et du regain de forme de Rennes, qui affiche aussi une différence de buts très favorable (+15 pour Monaco, +20 pour Lille, +27 pour Rennes).

Malheur donc au vaincu de samedi soir, dans la mesure où Lille, en pleine confiance, peut faire le plein contre Nantes (17e) puis à Troyes (18e).

Certes, Monaco restera européen en cas de match nul et jouera la semaine prochaine chez des Toulousains en roue libre depuis leur titre en Coupe de France pendant que Rennes défiera Brest, qui reste sur une série de cinq victoires à domicile.

"Jusqu'à la dernière seconde"

Mais en attendant, Rennes est la deuxième meilleure équipe de L1 cette saison à domicile et jouera samedi dans un stade encore une fois à guichets fermés, où l'ambiance s'annonce chaude.

Acculés de la même manière l'an dernier, les Rouge et Noir avaient réussi lors de la 37e journée à battre des Marseillais à la lutte pour la deuxième place, avant d'arracher un billet pour la Ligue Europa à la 93e minute du dernier match.

"C'est un peu la même situation", a estimé Genesio. "Ca s'est joué jusqu'à la dernière seconde du dernier match et j'ai bien l'impression que ça va être encore la même chose".

Dans ce sprint, Rennes arrive lancé, après la claque infligée à Ajaccio (5-0), qui a mis fin à l'oscillation entre victoires à domicile et prestations désastreuses à l'extérieur.

Et l'attaque orpheline de Martin Terrier depuis janvier pourra compter sur la confiance d'Amine Gouiri, qui a marqué à Ajaccio le premier triplé de sa carrière, et sur les fulgurances d'un Jérémy Doku enfin sur pied et décisif avec cinq buts sur les six derniers matches.

"Sauver la saison"

Côté monégasque, on compte sur le retour de Breel Embolo, victime d'une entorse en mars, entré en fin de match contre Lille et à Lyon. "Je ne suis pas revenu sur le banc pour être un mannequin. Je donnerai tout pour l'équipe", a-t-il promis.

Certes, Monaco est la troisième équipe du championnat à l'extérieur, mais depuis un mois, elle n'y arrive plus.

Trois défaites contre Lens, Montpellier et Lyon, un match nul contre Lille et une seule victoire contre la lanterne rouge Angers... La Ligue des Champions s'est envolée, la confiance est vacillante et un échec à Rennes serait catastrophique.

Mais Embolo y croit: "Samedi, on a la possibilité de sauver la saison et mettre tout le monde d'accord. Il faut se focaliser dessus, sans penser au passé, pour trouver des solutions ensemble".

Pour l'entraîneur Philippe Clement, cela se jouera d'ailleurs surtout dans les têtes: "Les joueurs sont conscients que l'on peut tout perdre mais aussi tout gagner. Nous avons encore notre destin en main. Mais il est clair qu'il n'y a plus d'excuse".

"Il faudra être très performant à tous les niveaux: dans les duels offensifs, défensifs, être concentré, engagé avec intensité à chaque seconde", a-t-il prévenu.