Monaco, qui n'a plus gagné depuis trois matches et vit une période maussade en ce début de sprint final pour le podium, doit rebondir dès dimanche (17H05) lors de la 27e journée contre Reims, invaincu depuis 18 rencontres de L1.

Après l'humiliation subie à domicile contre Nice (0-3) et la déception d'une élimination européenne aux tirs au but contre le Bayer Leverkusen, Philippe Clement n'a vraiment pas bien digéré le match nul à Troyes (2-2) dimanche dernier.

L'entraîneur belge n'était déjà "pas content" après les flagrantes lacunes défensives montrées au cours du derby azuréen, ses joueurs ayant eu du mal à gérer les appels en profondeur de l'attaquant niçois Terem Moffi, qui s'est régalé face à une défense centrale monégasque naïve.

Alors, même si "les actions ne sont pas les mêmes", il n'a pu s'empêcher de pointer une nouvelle fois la façon dont son équipe a mal défendu collectivement dans l'Aube.

"Sur ce match, on a assez créé de jeu pour gagner, explique-t-il. Mais on ne peut pas prendre des buts comme ça. Lorsque l'équipe adversaire termine le match avec moins de 1 en +Expected Goal+ (statistiques sur le nombre de buts potentiels d'une équipe sur un match, ndlr) et que tu encaisses deux buts, ce n'est pas bon."

Attitude défaillante

D'autant plus que cette fébrilité monégasque est récurrente. Depuis la reprise post-Mondial, les Rouge et Blanc ont encaissé 22 buts en 14 matches, toutes compétitions confondues. De Rodez à Ajaccio en passant par Troyes et Auxerre, tous les adversaires, excepté Clermont, ont marqué face à Axel Disasi et ses compères.

Pire, sur les trois derniers mauvais résultats, Monaco a pris huit buts. Le gardien allemand, Alexander Nübel, qui n'est plus décisif, est forcément pointé. Clement ne le dédouane pas de ses responsabilités.

"Naturellement, j'attends plus, concède-t-il. Il ne l'a pas fait dernièrement. Mais je suis certain qu'il redeviendra décisif. Je le vois à l'entraînement."

Au-delà de son gardien, c'est l'attitude globale défaillante que le Belge tance. Certains, comme Malang Sarr, ne jouent pas au niveau espéré. D'autres, tels Caio Henrique et Aleksandr Golovin, fournissent moins d'efforts constants. Plus obnubilés par l'aspect offensif du jeu, la doublette gauche de Monaco doit retrouver un vraie solidité défensive.

Il en va de même pour la paire du milieu de terrain défensif. Youssouf Fofana, qui enchaîne les matches, s'oblige, fatigué, à une gestion plus mesurée de ses matches. Quant à Mohamed Camara, il collectionne les pépins physiques actuellement.

Maripan "amène le soleil"

Or, quand son équipe est "dans le dur", comme c'est la cas actuellement, Clement souhaiterait qu'elle puisse prendre un peu de hauteur et gagner dans sa capacité à communiquer.

"On peut toujours mieux faire dans la communication, grandir dans ce domaine, souligne-t-il. Il y a plus de joueurs introvertis qu'extravertis dans l'effectif. On travaille à l'entraînement mais aussi avec les psychologues pour faire évoluer ça."

Dans les faits, il "explique, montre les choses, donne des responsabilités collectives et individuelles". "On a créé un groupe de leaders, précise-t-il. L'objectif aussi est de laisser grandir les personnalités des joueurs."

A ce niveau, Axel Disasi, devenu international, a beaucoup évolué. "Entre le Axel de l'an dernier et celui d'aujourd'hui, il y a une grande différence, note Clement. Il veut progresser. Il n'est pas encore au niveau de Guillermo (Maripan), qui parle beaucoup, et est important dans la concentration."

Cela tombe bien, le solide défenseur central chilien, blessé à un genou à Leverkusen le 16 février, sera de retour dimanche pour stabiliser l'équipe. "C'est un soldat qui amène du soleil dans les vestiaires", assure son coéquipier Ruben Aguilar, prêt à relever "l'excitant défi de battre Reims qu'on est les derniers à avoir battus (3-0, le 18 septembre dernier lors de la 8e journée, ndlr)". C'était une autre époque déjà...