D'adjoint à entraîneur principal, la marche est haute, parfois trop. Didier Digard, à Nice, et Will Still, à Reims, y parviennent pourtant avec brio, entretenant une proximité rare avec leurs joueurs, alors que leurs clubs s'affrontent samedi (17h00) lors de la 24e journée de Ligue 1.

. A Nice, les joueurs "connaissaient Digard depuis longtemps"

Arrivé à la tête de Nice il y a un mois, Digard vit des débuts d'une dynamique rare: avec 16 points pris sur 18 possibles, Digard réalise le meilleur départ d'un néophyte en L1 depuis le Parisien Thomas Tuchel.

Digard et ses adjoints, Frédéric Gioria et Julien Sablé, trois ex-capitaines du club, ont redonné vie à un groupe moribond sous Lucien Favre. En six journées, ils ont ramené Nice du 11e au 7e rang, de 12 à 4 points des places européennes.

"On connaissait Didier depuis longtemps", raconte Jordan Lotomba, l'un des joueurs métamorphosés depuis le changement. "Moi, il me donne de la confiance, me responsabilise et me pousse à mes limites, sur les plans technique et mental. Ses messages sont brefs mais il est très proche de nous. Et surtout, dans ses plans de jeu, il sait où il veut aller."

Digard a désormais dans ses mains un groupe en forme sur le plan physique, où la concurrence est exacerbée. "C'est la chose la plus importante, assure-t-il. Elle permet de tirer le meilleur des joueurs."

Nice reste sur quatre victoires consécutives. La seule équipe à avoir pris des points contre Digard et ses troupes est celle de... Reims (0-0). Pourtant, ces retrouvailles ne sont pas une revanche.

"On est focalisé sur nos performances, insiste le Niçois. Les avoir rencontrés récemment n'est pas un avantage. On veut d'ailleurs changer des choses. Si on parvient à continuer notre série, ça laisse peu de place à celle de Reims, excepté un éventuel nul. Mais notre démarche première est de poursuivre notre série, pas de stopper celle de notre adversaire."

A Reims, Still, "presque un pote" pour ses joueurs

15 matches sans défaite. Depuis que Will Still a pris le relais d'Oscar Garcia sur le banc rémois, début octobre, il n'a encore jamais perdu en championnat.

Lorsque l'entraîneur belge de 30 ans a succédé à Garcia, Reims était 17e. Aujourd'hui, son équipe est 10e et dispose de vraies certitudes dans le jeu.

A peine arrivé sur le banc, Still a apporté sa touche. "Il a changé beaucoup de choses, il s'est attaché à parler à tous les joueurs et à les comprendre", explique le milieu Alexis Flips. "Il connait vraiment le foot, il veut jouer, avoir la balle, qu'on soit décisif. J'aime beaucoup ce qu'il propose".

Adjoint de Garcia à deux reprises, d'abord entre juillet et octobre 2021 puis de l'été à octobre 2022, le technicien n'arrivait pas de nulle part. Ce qui lui permet une proximité avec son effectif: "J'ai presque le même âge, j'écoute la même musique (...). Je suis moi-même, j'ai une part d'honnêteté et pour l'instant, ça nous permet de gagner des matches et d’être performants".

Alexis Flips confirme: "Will amène sa jeunesse. Il n'a pas de filtre avec nous, on n'est pas dans une relation coach-joueur, c'est presque un pote!"

Un franc-parler qui a récemment pu lui porter préjudice. Après le nul à Auxerre (0-0), le Belge a réuni ses joueurs au centre du terrain et leur a lancé: "On va aller à Toulouse les fracasser". Une phrase qui, captée par les caméras, avait enflammé les réseaux sociaux. "C'était peut-être une erreur, mais je suis jeune", se défend Still. "Je ne vais pas me contrôler pour autant devant mes joueurs, car ils le ressentiraient si je n'étais plus moi-même".