Victor Osimhen possède puissance et vitesse. Khvicha Kvaratskhelia détient le dribble et l'insouciance. Avec eux, Naples tient un sacré duo offensif, fer de lance d'un leader sans rival actuellement en Serie A, à l'image d'une Juventus laminée 5-1 vendredi.

Deux buts et une passe décisive pour le Nigérian de 24 ans, meilleur buteur du championnat avec douze réalisations, et un but et une passe décisive pour le Géorgien de 21 ans, co-meilleur passeur avec sept "assists": le calvaire turinois doit beaucoup aux deux attaquants d'un Napoli comptant dix points d'avance sur la Juve et sur l'AC Milan, en déplacement samedi à Lecce.

"Quelle nuit magique!", a exulté sur les réseaux sociaux Kvaratskhelia, la bonne pioche du mercato estival napolitain qui a totalement fait oublier dans les travées du stade Diego Maradona le capitaine Lorenzo Insigne, parti au Canada. 

Avec son but, offert par Osimhen, celui qui a rapidement été rebaptisé "Kvaradona" à son arrivée a lancé son année 2023 après des pépins physiques qui l'avaient un peu perturbé avant la trêve de la mi-novembre. Le Géorgien a d'ailleurs célébré avec un doigt sur la bouche, comme pour faire taire les premières critiques apparues après ce premier petit passage à vide. 

Avec sept buts et sept passes décisives, et surtout une capacité à déstabiliser l’adversaire avec ses dribbles et ses changements de direction, l'ailier gauche reste indispensable à Luciano Spalletti qui lui a constamment maintenu sa confiance. 

"Il a une technique digne des plus forts du monde et il a cette qualité de sentir le but, de trouver toujours l'angle le plus difficile", l'a encore salué vendredi son entraîneur. 

Osimhen, "le plus complet"

Mais Spalletti, architecte d'une équipe tournée vers l'offensive, meilleure attaque du championnat (44 réalisations en 18 journées) comme elle l'a été en phase de poules de Ligue des champions (20 buts en six matches), a réservé ses compliments les plus fervents à Osimhen.

"Il se jette sur tous les ballons. Plus le ballon est loin, plus il y va, il a le courage de tout faire", a-t-il énuméré au sujet de l'ex-Lillois, arrivé à l'été 2020 à Naples. 

"Ce qui me stupéfait, ce sont les potentialités qu'il n'a pas encore mis en pratique, c'est le plus complet de tous. Il a encore des marges de progrès importantes", a-t-il ajouté après son doublé de la tête contre la Vieille dame. 

Malgré une blessure musculaire en septembre, le Nigérian a déjà marqué douze fois en quatorze apparitions en Serie A cette saison, se dispersant moins que lors des exercices précédents.

Signe de ses progrès, l'avant-centre masqué (il porte une protection depuis des fractures au visage l'an dernier) a marqué vendredi pour la première fois contre l'un des trois grands clubs du nord (Juve, Inter, AC Milan). De quoi convaincre ceux qui lui reprochaient encore de ne pas être assez décisif dans les grands rendez-vous.

Comme souvent, Osimhen a toutefois joué profil bas devant les micros, préférant "remercier" ses partenaires et refusant de trop s'avancer sur le scudetto qui semble de plus en plus tendre les bras au Napoli.

"On veut continuer comme ça. Parler de scudetto? La route est encore trop longue, on doit continuer à prendre des points", a-t-il assuré pour tenter de calmer un peu la ferveur qui grandit match après match au pied du Vésuve, où on attend un scudetto depuis plus de 30 ans et les deux premiers offerts en 1987 et 1990 par un certain Diego Maradona.