Le milieu de l'Atalanta Matteo Pessina pris en tenailles par les joueurs de la Juventus Alex Sandro et Adrien Rabiot en Serie A, le 18 vril 2021 à Bergame

L'un rêve à 63 ans d'un premier trophée, l'autre redoute à 41 ans d'avoir perdu son fluide victorieux: Gian Piero Gasperini et Andrea Pirlo se disputent mercredi la Coupe d'Italie lors d'une inédite finale Atalanta-Juventus (21h00), marquée par le retour des tifosi au stade.

Cette Coupe d'Italie, que l'Atalanta rêve tant de reconquérir près de 60 ans après (1963, unique titre du club bergamasque), le président de la Juve Andrea Agnelli la laisserait probablement volontiers au "Gasp" en échange de sa place déjà acquise en Ligue des champions.

Pour la Juventus, promise à la Ligue Europa actuellement avec sa 5e place en championnat, tout se jouera dimanche lors de la dernière journée de Serie A dans son match à trois (pour deux billets en C1) avec Milan (3e) et Naples (4e), pour l'instant un point devant. 

L'Atalanta aura son mot à dire dans ce final à suspense puisqu'elle reçoit Milan et pourra indirectement contenter la Juve en accrochant les Rossoneri. Mais sans pression aucune: la "Dea" est déjà qualifiée pour la Ligue des champions. 

Gasperini et ses joueurs peuvent donc se plonger à 100% dans cette Coupe que l'entraîneur à la crinière blanche, longtemps technicien chez les jeunes à la Juve (1994-2003), voit comme le "couronnement de toutes ces saisons". 

- L'avenir de Pirlo -

Après avoir échoué en finale en 2019 contre la Lazio (0-2), Gasperini a l'occasion d'ouvrir son palmarès personnel et surtout d'inscrire dans l'histoire du foot italien cette "Dea" qu'il a emmenée depuis trois ans à des niveaux inédits, en séduisant, en marquant et en gagnant. 

Elle est qualifiée pour la troisième fois de suite en C1 et peut décrocher dimanche le meilleur classement final de son histoire en Serie A (2e). Elle n'attend plus qu'un titre.

Pirlo, lui, peut gagner son deuxième trophée comme (jeune) entraîneur après la Supercoupe d'Italie en janvier contre Naples (2-0). 

Ce serait un minimum, au regard de l'effectif et des ambitions des Bianconeri (13 coupes d'Italie au palmarès) et cela ne ferait évidemment pas oublier le parcours raté en C1 (élimination en 8e contre le FC Porto) ni le scudetto abandonné à l'Inter Milan, après un règne de neuf titres consécutifs.

Mais cela atténuerait sans doute cette première saison compliquée du "Maestro", dont l'avenir sera clarifié après la fin du championnat. Depuis quelques jours, les noms des successeurs potentiels se succèdent dans les journaux italiens, qui évoquent un retour possible de Massimiliano Allegri (cinq titres de champion avec la Juve entre 2015 et 2019) et rêvent de celui de Zinédine Zidane, ancien joueur bianconero. 

- 4.300 spectateurs -

Pour le football italien, cette finale à Reggio Emilia marque le retour des tifosi dans un stade, dans une jauge toutefois encore très limitée: 4.300 spectateurs sont attendus mercredi soir, soit un peu moins de 20% de la capacité du Mapei Stadium (stade habituel de Sassuolo), plusieurs centaines de chaque club mais aussi des invités, comme des personnels de santé de la région d'Emilie-Romagne. 

Ce match, avec des supporters contraints de se tester avant le match (si non vaccinés ou non guéris depuis moins de six mois), est un "banc d'essai pour la présence du public à l'avenir aux événements sportifs en Italie", a souligné l'administrateur délégué de la Ligue italienne de football, Luigi De Siervo. Les tifosi disposeront d'une dérogation au couvre-feu établi à 23h00 locales (21h00 GMT). 

Après les quelques milliers de spectateurs accueillis la semaine dernière au tournoi de tennis de Rome, le grand rendez-vous pour le public sera le match d'ouverture de l'Euro de foot le 11 juin au Stadio Olimpico entre l'Italie et la Turquie avec quelque 16.000 spectateurs attendus (environ 25% de la capacité du stade de la capitale).

L'Atalanta a appelé par ailleurs ses supporters à ne pas se rassembler pour suivre le match ou faire la fête en cas de titre.