Le défenseur Jules Koundé lors du match de groupes de l'Euro Espoirs contre le Danemark, à Szombathely en Hongrie, le 25 mars 2021

Il a été l'une des rares satisfactions françaises du match tristement perdu face au Danemark en entrée de l'Euro-Espoirs, mais il ne s'en contente pas: avant d'affronter la Russie dimanche à Szombathely (21h), Jules Koundé a diagnostiqué en leader assumé les difficultés de son équipe.

Le défenseur de Séville n'a intégré les Espoirs qu'il y a six mois, avec une première sélection en septembre 2020, mais sa progression est tellement rapide, "fulgurante", selon les mots du sélectionneur Sylvain Ripoll, qu'il fait déjà naturellement partie des cadres.

"Jules est arrivé avec une belle légitimité, celle de ses performances en club. C'est un garçon posé, mâture, qui est capable de très bien analyser les choses. Et pour avoir une réaction forte, c'est déjà la première étape", a analysé samedi Ripoll, toujours amer après le premier match "très scolaire" proposé par ses hommes face aux Danois.

Cette maturité, Koundé en avait donné la preuve quelques minutes plus tôt, avec un diagnostic tranchant, énoncé à mots précis, des insuffisances des Bleuets.

"Il va falloir faire beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux. On a été très insuffisants, dans l'intensité et les courses. On n'a rien créé, on s'est endormi avec le ballon. Même sans la défaite, le contenu aurait été très insuffisant. Proposer ça, ça n'est pas normal. On n'a pas été au niveau de cette compétition", avait-il lâché.

- volontiers leader -

"Le talent et la qualité ne garantissent rien quand on ne fait pas ce qu'il faut. Au rythme auquel on a joué contre le Danemark, on est à la portée de tout le monde", avait ajouté l'ancien Bordelais.

Alors que les Français étaient privés de solution contre les Danois, le défenseur central a tenté de les secouer et a fait entendre sa voix, poussant et guidant ses équipiers comme un vrai patron de l'arrière-garde.

"Ce rôle de leader, j'aime l'endosser, ça fait partie de moi. Je suis parmi les plus âgés, j'ai l'expérience du haut niveau, même si c'est depuis peu. C'est important de parler, de donner le maximum. On aurait d'ailleurs dû plus communiquer", a-t-il estimé samedi.

Avec son "petit" 1,80m, Koundé a en tout cas montré jeudi à Szombathely une partie des qualités qui en ont fait depuis son départ de Bordeaux il y a 20 mois une des sensations de la Liga: rapide, vif, impeccable dans la lecture des situations, il a simplement été un peu timide à la relance, alors qu'il n'hésite pas à Séville à monter balle au pied provoquer les surnombres.

- Proche des A -

"Notre rôle est d'abord de bien défendre mais c'est vrai qu'on a cette qualité de relance", a-t-il dit à propos de son duo avec Benoît Badiashile, qui pourrait laisser sa place dimanche à Wesley Fofana.

"Mais ça dépend aussi des déplacements autour de nous. Le manque de mobilité, dans toutes les lignes, ça a été le point noir de ce match. Le porteur avait toujours très peu de solutions", a-t-il observé.

Alors que son nom avait été cité pour une possible arrivée chez les A dès ce mois de mars, l'ancien Bordelais a par ailleurs assuré que, comme tout le groupe, il était "très concerné et très motivé" par cet Euro-Espoirs. Pour autant, tout pousse à lui imaginer un avenir rapide à l'étage du dessus.

Solidement installé dans un très bon club européen, vainqueur de la Ligue Europa, il a aussi découvert cette saison la Ligue des Champions, autant d'éléments qui en font un candidat naturel à l'équipe de Didier Deschamps, toujours très attentif à la connaissance du plus haut niveau.

"En charnière, les postes sont chers. Il y a ceux qui sont là avec une expérience, ceux qui arrivent, et il y en a d'autres comme Koundé qui pourraient être amenés à intégrer le groupe France", avait glissé le sélectionneur des Bleus en octobre. Comme un premier indice.