Le milieu brésilien de Liverpool, Fabinho, lors du 8e de finale retour de la Ligue des champions contre Leipzig, à Budapest, le 10 mars 2021

Fabinho, la lueur d'espoir ? Après avoir beaucoup manqué à Liverpool, quand il était repositionné à l'arrière ou blessé, le Brésilien a été énorme au milieu mercredi en Ligue des champions contre Leipzig (2-0). Encourageant en vue des quarts pour des Reds encore convalescents.

Les changements tactiques les plus évidents sont parfois les meilleurs et le retour du milieu défensif brésilien à son poste de prédilection, où il n'avait plus débuté un match depuis le 17 octobre, en est la démonstration parfaite.

Acteur majeur de la marche triomphale des Reds jusqu'au titre, la saison dernière, à ce poste, il a rappelé, contre Leipzig, pourquoi il est considéré comme "l'un des meilleurs au monde" dans ce rôle de nettoyeur devant la défense, comme l'a reconnu son entraîneur Jürgen Klopp en conférence de presse.

Avec ses longues jambes, son placement toujours intelligent et son sens de l'anticipation, l'ancien Monégasque a interrompu 16 attaques adverses et contribué à 21 récupérations du ballon sur le match, prenant une part énorme dans l'impression que Leipzig, malgré toute sa possession de balle (60%), restait largement inoffensif.

C'est très logiquement qu'il a été choisi comme "homme du match" après cette rencontre remportée 2-0 grâce à des buts de Mohamed Salah et Sadio Mané et synonyme de qualification pour les quarts.

- Un moindre mal -

Le garder à ce poste, "c'était ce que j'espérais faire avant cette saison, mais au cours de la saison, cela n'a pas été possible", a aussi rappelé Klopp, comme pour s'excuser, même si les circonstances lui ont forcé la main.

Le dernier match que Fabinho avait débuté dans l'entrejeu était le derby de la 5e journée à Everton (2-2) au cours duquel Virgil van Dijk s'était blessé pour la saison, obligeant Fabinho à dépanner en défense centrale.

Mais le faire reculer d'un rang avait exposé davantage la défense des Reds et explique en partie l'impression de fragilité collective de Liverpool, qui reste sur une série inédite de six défaites consécutives à domicile en Premier League.

Malgré ses limites à ce poste, ses prestations à l'arrière n'étaient d'ailleurs pas en cause, d'autant que l'aligner en défense centrale était une sorte de "moindre mal", pour un Klopp pris entre les blessures de Joe Gomez et Joel Matip et l'inexpérience de Rhys Williams ou Nathaniel Phillips.

Mais son absence dans l'entrejeu a rendu le "contre-pressing", qui est la base du jeu de Liverpool, bien moins efficace et a déséquilibré l'ensemble. Ses passes vers l'avant qui cassent des lignes ou ses courses ont autant manqué à l'attaque que son abattage au milieu a manqué à la défense.

- Le milieu lui "a manqué" -

L'arrivée du Turc Ozan Kabak cet hiver, et l'assurance prise pas Phillips, titulaire pour la première fois en Ligue des Champions mercredi et très bon, ont redonné à Klopp l'opportunité d'avancer l'un de ses principaux pions sur l'échiquier.

"Cela m'avait un peu manqué de ne plus jouer au milieu", avait d'ailleurs admis le joueur après le match, sur le site internet du club.

Qu'il se rassure, il parait difficile maintenant d'envisager de faire reculer à nouveau le Brésilien dont la présence a aussi un impact sur le rendement des joueurs autour de lui, à commencer par Thiago Alcantara qui a livré l'une de ses meilleures prestations en rouge depuis son arrivée.

Associés au dynamisme d'un Diogo Jota devant, qui a rendu du tranchant à l'attaque de Liverpool - même si, dans la finition, notamment, elle peut faire encore bien mieux -, ces facteurs mis bout à bout dessinent l'espoir d'un printemps européen radieux pour les Reds.