Arrivé en prêt de Barcelone, où son avenir semble bouché, Clément Lenglet essaye, à 27 ans, de relancer sa carrière à Tottenham qui affronte Francfort, mercredi (21h00), pour la 4e journée de la Ligue des champions.

A la recherche d'un défenseur central gauche cet été, les Spurs avaient une liste étoffée de cibles prioritaires: Josko Gvardiol du  RB Leipzig, Alessandro Bastoni de l'Inter Milan, Nico Schlotterbeck, alors à Fribourg et qui a préféré Dortmund, et Sven Botman, de Lille, aujourd'hui à Newcastle.

Ne voulant pas faire traîner les choses, pour permettre à Antonio Conte de travailler dès que possible avec un effectif au complet, ils n'ont pourtant pas hésité à jeter leur liste à la poubelle.

Le premier était bien trop cher, l'Inter rechignait à lâcher le deuxième, le troisième ne voulait pas quitter la Bundesliga et le dernier n'offrait pas assez de garanties dans une défense à trois.

Ils se sont finalement arrêtés sur le 5e ou 6e nom de la liste qui, lui, cochait toutes ces cases malgré de vrais doutes sur son adaptation à une Premier League où l'agressivité, la vitesse et la solidité dans les duels aériens, qui ne sont pas ses points forts, sont primordiales.

Extrêmement Conte-compatible

Son expérience du très haut niveau, avec ses 15 sélections en équipe de France et ses 45 matches de Ligue des champions au compteur, étaient en revanche un gros point fort pour un risque financier quasi-nul, puisque le prêt ne comporte pas d'option d'achat et que les Londoniens pourront toujours partir à la chasse à une recrue plus prestigieuse dans un an.

Parmi les meilleurs relanceur en Europe depuis plusieurs saisons, il était aussi extrêmement Conte-compatible, puisque l'Italien préfère évoluer avec un bloc bas et deux milieux axiaux.

Sa capacité à faire progresser la balle vers l'avant que ce soit par des passes courtes, longues ou balle au pied faisait de lui une alternative plus offensive que l'international gallois Ben Davies avec qui il est en concurrence pour le poste.

"L'important n'est pas de savoir si vous dépensez de l'argent, mais il faut des joueurs qui entrent dans votre idée du football", avait expliqué le coach italien après un match à West Ham, citant Lenglet et Richarlison, pour lequel les Spurs ont déboursé 70 millions d'euros, comme exemples.

"Quand on signe un joueur de Barcelone, évidemment il arrive avec un grand bagage et pour moi, c'est plus facile de lui expliquer mon football", avait-il aussi admis.

Encore très loin du Qatar

Pour le moment, le temps de jeu du Français, qui n'a pris part qu'à 6 rencontres sur 12, mais deux sur trois en Ligue des Champions, le laissera sans doute un peu sur sa faim.

Le Mondial au Qatar semble encore un rêve lointain dans un secteur bouché par Raphaël Varane, Lucas Hernandez, Presnel Kimpembe, ou Jules Koundé, sans oublier les jeunes comme William Saliba qui cartonne avec Arsenal.

Mais Conte n'a que des paroles élogieuses à son égard.

"N'oubliez pas Lenglet qui a très bien joué", avait-il lancé aux journalistes qui l'interrogeaient sur Richarlison après la victoire contre Leicester (6-2).

Après sa première titularisation en championnat, lors d'une victoire (2-1) contre Fulham pour la 6e journée, il avait aussi estimé que le Français avait joué "avec de la personnalité, de la qualité et il a aussi trouvé des passes très difficiles entre les lignes".

Après le 0-0 de l'aller, à Francfort, Tottenham compte quatre points en trois matches, comme les Allemands, et devra impérativement s'imposer avant de recevoir à nouveau le Sporting lors de la prochaine journée.

"Si on est bon en calcul, on sait qu'on doit gagner ces deux matches pour se rapprocher des huitièmes de finale. Donc l'objectif est très clair", avait d'ailleurs confié Lenglet au site internet du club après l'aller.